logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Covid-19 | Dr Djabir Ibrahim : « Ce n’est pas le moment de baisser nos armes »

Covid-19 | Dr Djabir Ibrahim : « Ce n’est pas le moment de baisser nos armes »

Santé | -   Nazir Nazi

image article une
Pour souligner l’importance de renforcer les gestes de barrières, le médecin en chef du service des urgences a évoqué les quarante-deux malades hospitalisés au centre de Samba pendant que leurs cas n’ont pas été mis en contact avec les médecins jusqu’à la veille du jour de l’Aïd-el-fitr. Ibrahim Djabir a, en revanche ,pointé du doigt "les rassemblements irresponsables" dans la capitale durant les quatre derniers jours du mois sacré de Ramadhwani.

 

Deux mois après la déclaration du premier cas positif dans le pays, Ibrahim Djabir, médecin chef du service des urgences au Centre hospitalier El-Maarouf et membre de la sous-commission prise en charge du Coronavirus constate avec amertume une baisse de passages des patients habituels au niveau de son service. Une baisse de 50% qui serait provoquée par la présence du coronavirus au niveau national alors que, selon lui, elle risque d’occasionner d’autres dégâts.

 

L’urgentiste a fait savoir qu’il recevait généralement les cinquante patients par jour, pourtant, vingt-cinq s’y rendent présentement. Il a, de ce fait, souligné que dans d’autres pays, il y a eu une augmentation du taux d’arrêts cardiaques à domicile. "C‘est un phénomène qui n’est pas unique pour les Comores. Une étude basée sur cent soixante-sept hôpitaux et publiée dans la revue scientifique médicale ‘The Lancet’ a bien montré cette baisse. En France par exemple, il y a beaucoup d’arrêts cardiaques car les patients ne se présentent plus dans les hôpitaux", a-t-il révélé.

 

Par contre, poursuit l’urgentiste, les Américains ont battu le record des passages des patients dans les hôpitaux avec un taux de 67%. "Ils ont fait pareille que nous, bien que nous ne le sachions pas. Ils ont ouvert un triage en amont de l’urgence en vue de bien orienter les patientspour le service des urgences et les patients suspectés de Covid. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter pour s’y présenter, mais il nécessite une forte campagne de sensibilisation à travers les réseaux sociaux et les médias. Malgré la Covid-19, le passage normal commence à se rétablir au niveau des services d’urgence aux Etats-Unis", a-t-il comparé.

 

Ce membre de la sous-commission de prise en charge du Coronavirus trouve par ailleurs que certains citoyens tirent à hue et à dia face à cette pandémie jusqu’au détriment de leurs vies. "Ce n’est pas le moment de baisser nos armes face à cette pandémie. Ce jeudi, nous sommes au sixième jour sans nouveaux cas à Ngazidja. Ce qui veut dire que tous les Comoriens ont bien travaillé. Il n’est pas question de négliger les mesures barrières", s’est-il félicité. Ibrahim Djabir a, en revanche, pointé du doigt "les rassemblements irresponsables" dans la capitale durant les quatre derniers jours du mois sacré de Ramadhwani. "Nous sommes vraiment inquiets des jours à venir. C’est le moment de renforcer les mesures barrières. Dans deux semaines, plus précisément vers le 16 juin, nous risquons d’accueillir une vague de patients positifs à la Covid-19", s’est-il inquiété.

 

Toute une famille testée positive

 

Insistant sur la nécessité de renforcer les gestesbarrières, le médecin en chef du service des urgences au Centre hospitalier national El-Maarouf a évoqué les quarante-deux malades hospitalisés au centre de Samba, pendant que les cas contacts de ces maladesn’ont pas été pris en charge et surveillés par les médecins de l’épidémiologie jusqu’à la veille de l’Aïd. "C’est un véritable retard au niveau de Ngazidja. L’entourage d’un malade positif doit rapidement entrer en contact avec les médecins pour permettre de faire des prélèvements de ceux qui présentent des signes étant donné que nous n’avons pas les moyens de tester tout le monde. Par exemple, je connais toute une famille entière testée positive. La mère, les deux enfants, la femme de ménage. C’est pour montrer le danger decette guerre", a-t-il illustré.

 

A l’entendre, c’est une aubaine pour notre pays d’avoir le Pcr car deux pays africains le détenaient avant le coronavirus. "Dans le cas contraire, ce serait une catastrophe. Heureusement que le chef de l’Etat estdéterminé dans cette lutte. C’est une machine extrêmement dangereuse en matière d’analyse de virus, car il faut beaucoup de vigilance", a-t-il reconnu.

 

Il est interdit de copier ou de reproduire partiellement ou totalement, cet article sans l’autorisation d’Al-watwan.

Commentaires