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Covid-19 I La campagne vaccinale décalée de quelques jours

Covid-19 I La campagne vaccinale décalée de quelques jours

Santé | -   Faïza Soulé Youssouf

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Initialement prévue pour débuter le 5 avril prochain, la campagne de vaccination anti-Covid a été décalée de quelques jours à cause de l’absence du chef de l’Etat Azali Assoumani, actuellement à l’étranger. Le protocole fait que le président de la République soit la première personne à recevoir la première dose du vaccin. Les autorités sanitaires tablent, pour l’instant, sur l’immunisation de 6% de la population, à savoir 50 000 personnes.

 

Le lancement de la campagne vaccinale contre la Covid-19 est reporté. Initialement prévu pour le 5 avril prochain, il aura finalement lieu avec quelques jours de retard. Et pour cause, le chef de l’Etat, Azali Assoumani devait être la première personne à se voir inoculer la précieuse molécule.
Ce dernier s’est rendu hier à Niamey au Niger pour assister à l’investiture du nouveau président, Mohamed Bazoum. «A son retour, nous connaitrons la date exacte du début de la campagne de vaccination», a fait savoir le responsable de suivi de la coordination nationale de lutte contre la Covid-19, Mohamed Hafidhou.
Pour cette première campagne, les ambitions demeurent plutôt modestes. «Avec les doses disponibles, l’inoculation ne va concerner que 6% de la population, soit à peu près 50 000 personnes», selon notre interlocuteur, membre du Conseil scientifique.

20% de la population

Pour connaitre les publics cibles prioritaires pour cette première campagne, il faudra attendre une décision gouvernementale pour trancher sur les propositions émises par les scientifiques. L’objectif du gouvernement comorien est de vacciner au moins 60% de sa population. C’est ce chiffre qui permettra d’atteindre l’immunité collective. Les sérums en présence sont les 100 000 doses de Sinopharm (vaccins chinois) réceptionnées le 17 mars et les 6000 autres de l’AstraZeneca qui s’appelle désormais Vaxzevria acheminées aux Comores le 26 mars par le gouvernement sud-africain grâce à une coordination de l’Union africaine dans le cadre du programme Covax.
A la question de savoir si la molécule chinoise non homologuée par l’Oms ne constituait pas un frein, le médecin a rétorqué fort à ce propos que «l’Artéquick utilisé ici dans le traitement contre le Covid-19 et le paludisme n’a jamais été homologué par l’agence onusienne». Et l’aspirine non plus.


L’AstraZeneca qui a défrayé la chronique en Europe les semaines passées est toujours retenu même si les doses sont infimes. «C’est une question de souveraineté, les pays utilisent les molécules qui leur conviennent en fonction de la confiance qu’ils accordent aux firmes pharmaceutiques qui les produisent», a balayé le Dr Mohamed Hafidhu.
La durée de la campagne vaccinale est la grande inconnue pour l’instant, en raison de l’indisponibilité des doses pouvant immuniser plus de la moitié de la population. «Il faut deux injections pour le vaccin chinois qui se font à 28 jours d’intervalle et pour l’AstraZeneca) il faut compter entre 8 et 12 semaines entre la première et la deuxième dose», a rappelé le docteur Mohamed Hafidhou.


Pour ce qui est du dépistage de masse et de la vaccination qui souffrent d’un grand déficit de communication, nous avons tenté sans succès de joindre le Docteur Djabir Ibrahim qui en assume la responsabilité pour qu’il nous fasse part de la stratégie adoptée.
La campagne de dépistage a débuté bien timidement, le lundi 29 mars dans un centre de la capitale, 3 personnes en tout s’étaient présentées pour se faire dépister (lire notre édition d’hier). Les autorités sanitaires tablent sur un taux de dépistage tournant autour de 20% de la population. Un taux qui sera bien difficile à atteindre si rien n’est fait pour inverser la tendance. Ce qui n’augure rien de bon pour la vaccination elle-même.

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