La situation à Mwali s’aggrave chaque jour. Le dernier bulletin du ministère de la Santé fait état de 99 nouveaux cas dans la période du 3 au 5 janvier, 171 cas actifs, 322 cas cumulés et 5 décès. Rien que dans le nouveau centre de l’Agence des musulmans d’Afrique (Ama) (ouvert pour désengorger l’hôpital de Fomboni), hier mardi 05 janvier 2021, il y avait 47 patients. Neuf sont néanmoins guéris, sur les 38 patients restants, 5 ont été transférés au Chri où il y a au total, 24 patients dont 4 sous oxygène.
«La stratégie de gestion a actuellement changé. Tous les cas de Covid-19 (souffrants et asymptomatiques) sont d’abord admis au centre Ama et ce n’est qu’après que les médecins décident du centre où le patient sera transféré», explique docteur Antoy Bacar avant de poursuivre : «le gouvernement central a envoyé des matériels de prise en charge et a fait venir à Mwali deux médecins, un épidémiologiste et un urgentiste pour renforcer l’équipe déjà en place».
Sur place, un dépistage de masse est vivement sollicité pour pouvoir détecter tous les cas possibles, mais avec le manque de moyens, cette démarche n’est pour le moment pas faisable selon les autorités sanitaires. Par conséquent, c’est le dépistage ciblé qui est privilégié. Au ministère de la Santé, on a appris, à travers le secrétaire général, Jean Youssouf, que malgré les mesures restrictives et la décision d’interdire les entrées et sorties de l’île, des personnes sont parvenues à se rendre à Ndzuani et à Ngazidja avec des petites embarcations de fortune. A la gendarmerie nationale, le lieutenant Yasser Sidi, commandant de la compagnie de Ngazidja, a fait savoir qu’une «dizaine de personnes en provenance de Mwali est actuellement suivie à Sambakuni». De son côté, Jean Youssouf, precise : «on a mis le paquet dans la lutte contre cette pandémie, notamment la fermeture des transports reliant Mwali et les autres îles Ndzuani et Ngazidja. Toutefois, cela n’empêche pas des personnes malintentionnées de contourner le dispositif pour s’y rendre».
Par Soidri Matoir/
Nourina Abdoul-Djabar