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Covid-19. Dr Djabir Ibrahim appelle la population à la réactivité face au virus

Covid-19. Dr Djabir Ibrahim appelle la population à la réactivité face au virus

Santé | -   Nassila Ben Ali

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«Les malades doivent comprendre que si la situation atteint la troisième phase, les chances sont réduites pour qu’un patient sorte vivant», a insisté Dr Djabir Ibrahim appelant la population à vite réagir en cas de positivité. «Nous avons pu sauver quelques-uns», a-t-il concédé. Cependant, «la population doit comprendre et venir à l’hôpital au moment opportun», dit-il. L’urgentiste a tenu à remercier le gouvernement pour avoir débloqué les moyens et accompagner le personnel soignant, ainsi que la population.

 

La Covid-19 continue de faire des victimes dans le pays, bien que la courbe des personnes atteintes par la maladie fléchisse, selon le bulletin communiqué tous les jours par les autorités sanitaires. Ceci n’est pas normal mais, selon Dr Djabir Ibrahim, pour qui, cette situation pourrait s’expliquer par les réticences d’une grande partie de la population à se présenter à l’hôpital, sous prétexte que dans les centres de prise en charge de la pandémie on sera «tué». Le chargé de communication de la nouvelle coordination anti-Covid a appelé la population à comprendre qu’il s’agit d’une nouvelle maladie pour laquelle on n’a pas encore trouvé de médicament.
«Celle-ci présente trois phases. On peut décider de ne pas venir à l’hôpital lors de la première phase, ce n’est pas grave. On peut également discuter de venir ou ne pas venir lors de la deuxième phase, ça peut aller. Cependant, avec la troisième phase, on viendra, qu’on le veuille ou non, mais à ce temps-là, il est difficile de sauver les personnes concernées, quel que soit l’endroit où on se trouve. Aux Etats-Unis, en France, en Allemagne ou autres, les pronostics de survie sont très limités, les chances sont vraiment réduites, même si on arrive quand même à sauver quelques-uns», a-t-il souligné, précisant que les hôpitaux ne sont pas des mouroirs si on se présente à temps.

Hypoxémie heureuse ou
un manque «inaperçu» d’oxygène

L’urgentiste a montré que le plateau technique à disposition dans le pays est très limité, pas comme dans les grands pays développés. «Fort heureusement que le gouvernement nous accompagne comme il faut, surtout concernant l’oxygène», a-t-il indiqué, remerciant ce dernier à cet effet car, pour lui, le traitement du Coronavirus repose vraiment sur l’oxygène sauf que celui-ci reste coûteux. C’est ainsi qu’il saisira l’occasion pour expliquer ce qu’on appelle «hypoxémie heureuse». Il s’agit, selon lui, d’un patient dont l’oxygène est en deçà de la quantité normale. Ce dernier ne présente pas de problème de respiration or il faut qu’il soit alimenté avec de l’oxygène. «Cela a été préjudiciable à beaucoup de malades au début du virus dans tous les pays, surtout dans les grands pays où on demandait aux malades de rester chez eux, or il provoquait des difficultés respiratoires après», a fait savoir le médecin.


Concernant la situation des malades à Samba, Dr Djabir Ibrahim a indiqué qu’avant-hier, il y avait 23 patients dont 17 sous-assistance respiratoire. «Ils étaient sous ventilation non-invasive. Là, ils consomment 20 à 22 bouteilles chacun par jour», a-t-il rappelé, profitant de l’occasion pour souligner que, concernant les différents variants de la Covid-19, notamment le variant dit anglais, le protocole reste le même, car aucun médicament n’est jusqu’à lors trouvé.
«Alors, la population doit rester vigilante et ne rien négliger quant aux mesures barrières, car la maladie, quels que soient les variants, le virus reste dangereux. Et en cas de symptômes présentez-vous à l’hôpital, ne restez pas à la maison avec de faux arguments sur la situation, car en cas de difficulté, c’est-à-dire lorsque la maladie atteint sa troisième phase, cela risque d’être trop tard», a-t-il insisté. 

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