Près de quatre mois depuis que le pays n’avait enregistré aucun décès dû à la Covid-19. La semaine dernière, deux patients décèdent à une journée d’intervalle des suites de cette maladie, portant officiellement le nombre total de décès en Union des Comores à 149. La première patiente meurt, au centre de prise en charge anti Covid à Samba Nkuni, sur l’île de Ngazidja. Selon le Docteur Mohamed Hafidhou, épidémiologiste, membre du Comité Scientifique, «la défunte n’était pas vaccinée, avait un âge avancé et présentait des comorbidités».
En revanche, le deuxième décès, survenu sur l’île de Mwali à Fomboni, qui connait depuis plus d’un mois une recrudescence des cas, concerne un sujet qui s’est vu administrer les deux doses du sérum anti Covid lors de la première cohorte en avril dernier. Lui aussi, selon notre interlocuteur avait des pathologies «graves». Malgré le rebond de l’épidémie dans le pays, notamment à Mwali, il écarte lui aussi l’idée d’une troisième vague. «Même s’il y a une résurgence de la maladie à Mwali, elle est loin d’atteindre le niveau de deuxième vague entre la fin de l’année 2020 et le début de cette année», a fait valoir l’épidémiologiste. En ce qui concerne Ngazidja, «la situation sanitaire est stable depuis cinq mois».
150 cas à Mwali en un peu plus d’un mois
La prudence est de mise mais les données, selon le scientifique, ne sont pas particulièrement alarmantes. Tout juste appelle-t-il au respect des mesures barrières négligées par toutes les strates de la population, du sommet à la base. Jeudi, à Moroni, alors que la nouvelle du 148è décès se répandait comme une trainée de poudre, les forces de l’ordre, nombreux dans l’espace public, obligeait les citoyens à porter un cache-nez.
Mwali qui a enregistré plus de 150 cas en un peu plus d’un mois, les mesures de lutte contre l’épidémie y sont plus drastiques. D’ailleurs, les pouvoirs publics suivent avec circonspection la progression de la maladie, craignant la présence d’un nouveau variant sur le territoire. «Nous attendons les résultats du séquençage des échantillons envoyés au laboratoire Kemry de Nairobi au plus tard ce mardi», a indiqué le Dr Hafidhou.
En fonction des résultats dudit séquençage, «les mesures seront renforcées ou allégées et une nouvelle politique devra peut-être être mise en place». Et de fait, il se posera la question du taux d’efficacité du vaccin actuellement administré si, d’aventure, un nouveau variant venait à être confirmé et s’il ne faudra pas une troisième dose pour les catégories de population les plus vulnérables ou ayant reçu leurs doses il y a plus de six mois.