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Crise du choléra Docteur Faouzouz : «Les Comores sont plus touchées que d’autres pays d’Afrique»

Crise du choléra Docteur Faouzouz : «Les Comores sont plus touchées que d’autres pays d’Afrique»

Santé | -   Ahmed Zaidou

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Les Comores ont dépassé les 100 décès dus au choléra. Pour comprendre les raisons de l’explosion des cas et des décès, particulièrement à Ndzuani, Al-watwan s’est entretenu avec le chargé de la surveillance épidémiologique, le docteur Faouzouz Ben Aboubacar.

 

Selon l’épidémiologiste, docteur Faouzouz Ben Aboubacar, le pays fait face à une situation extrêmement critique, sans précédent. Il a comparé «3 années d’épidémie de la Covid-19, avec 161 décès enregistrés» à «3 mois de choléra avec 106 décès». Avec une population de moins d’un million d’habitants, le nombre de 106 décès dus au choléra est considérable. «Pour comprendre, 5 décès dans un foyer de 6 personnes ne sont pas proportionnellement équivalents à 10 décès dans un foyer de 25 personnes», a-t-il expliqué.


Selon lui, «en épidémiologie et santé publique, il est essentiel de savoir analyser les données, notamment en utilisant des outils comme le taux de mortalité par habitant, souvent abrégé sous l’acronyme Cdc (Compter, diviser pour comparer). En se référant au Cdc, on constate que les Comores sont plus touchées que d’autres pays d’Afrique, en raison d’un nombre de décès proportionnellement élevé par rapport à leur population».

6 heures de traitement

Le choléra, rappelle-t-il, est une maladie infectieuse causée par une bactérie. Il peut entraîner la mort en 12 heures. Mais peut être guéri en seulement 6 heures en cas de non-déshydratation. En répondant à la question du pourquoi Ndzuani reste l’île la plus touchée, l’épidémiologiste a mis en avant le déni de la maladie. «Maintenant, la population est convaincue», a-t-il témoigné. Il a rappelé qu’au tout début, les personnes touchées par la maladie ressentent une certaine honte à se rendre à l’hôpital. «Des cas critiques de déshydratation arrivent à l’hôpital. Il est important de noter qu’au bout de 12 heures de choléra, le patient cesse d’avoir de la diarrhée et commence à ressentir des crampes. Avec le progrès de la médecine, le traitement du choléra sans déshydratation se fait en 6 heures de temps», détaille le médecin.


Selon lui, «les tendances révèlent que la transmission se produit par contact avec une personne infectée. En plus, 75 % des personnes atteintes sont des porteurs sains, ne présentant pas de signe. Cela est confirmé par le fait que les personnes infectées sont souvent accompagnées par leurs membres de famille. Les médecins et leur famille ne sont pas affectés par la maladie, car ils sont conscients de sa présence et de sa gravité, prenant ainsi les précautions nécessaires».

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