La situation épidémiologique à Ndzuani est alarmante. Le choléra continue de se propager dans l’île. Face à cette crise sanitaire, des organisations de la société civile se mobilisent pour renforcer la lutte. Le lundi dernier, une réunion s’est tenue à Jeje. Elle a regroupé les principaux acteurs de la santé et de la solidarité dans la région.

La Fédération nationale des mutuelles de santé aux Comores (Fenamusac), l’Union des Sanduk de Ndzuani et les responsables de la direction régionale de la santé ont conjugué leurs efforts pour évaluer la situation et élaborer des stratégies de lutte. Le président de la Fenmusac, Boutiquant Ali a ouvert la séance en soulignant l’urgence de la situation.

Le directeur régional de la Santé, dr Anssoufouddine Mohamed, a dressé un tableau sombre de la propagation rapide du choléra dans l’île, avec un nombre alarmant de décès (Lire notre article de la page 5). Les défis à relever sont colossaux, comme l’a indiqué ce dernier. Selon lui, outre l’ouverture de points de réhydratation et le renforcement des moyens matériels et humains, la sensibilisation de la population s’avère une priorité.

Les réseaux de mutuelles de santé et l’Union des Sanduk ont promis un soutien financier pour mener une campagne de sensibilisation. Cependant, des défis logistiques sont également à surmonter, comme l’ont fait savoir les directeurs d’hôpitaux présents. Le manque de moyens de transport et de ressources alimentaires pour le personnel médical entrave la mise en œuvre efficace des programmes de lutte contre le choléra.

«Recours au vaccin»

Une question importante a émergé lors de la réunion : le recours au vaccin. Les experts, dont l’agent de Médecins sans frontières, Mantsoa Frédéric, ont insisté sur l’importance du recours à l’injection. Il aidera à briser rapidement la chaîne de transmission. Cependant, le coût élevé de ce vaccin soulève des interrogations sur la capacité financière de l’État à le fournir en quantité suffisante.

L’Etat se trouve confronté à un dilemme : investir dans le vaccin ou opter pour un confinement strict. Les décisions à prendre dans les prochains jours seront déterminantes pour endiguer l’épidémie de choléra à Ndzuani. La réunion a abouti à une série de recommandations, notamment la nécessité pour les structures de santé de dresser une liste de leurs besoins urgents. Ces informations permettront aux organisations communautaires de mobiliser les ressources nécessaires pour intensifier la lutte contre la maladie.

Par Issoufou Goli