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Santé maternelle et néonatale / De nombreux décès fœto-maternels enregistrés ces quatre dernières années

Santé maternelle et néonatale / De nombreux décès fœto-maternels enregistrés ces quatre dernières années

Santé | -   Abouhariat Said Abdallah

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«De janvier à juin 2019, le service de néonatologie du Chn El-Maarouf a accueilli 440 bébés et a enregistré 57 décès, soit 13% des hospitalisations répertoriées. Dans cette liste, l’on comptabilise 99 bébés hospitalisés pour cause de leur prématurité et 30 décès sont déjà enregistrés, soit 30,3%. La prématurité, les infections fœto-maternels et l’asphyxie sont les principales causes d’hospitalisation et de décès qui surviennent au service de néonatologie du Chn El-Maarouf», a indiqué Zaïnata Aboubakar. Cette responsable nationale de la santé de la reproduction maternelle et néonatale précise que la prématurité est la première cause des décès en néonatologie
Le pays a enregistré cette année, 14 décès maternels à Ndzuani, 13 à Ngazidja et 6 à Mwali. La majorité est due aux hémorragies, ruptures utérines et éclampsies. «Une autre cause liée à la mortalité maternelle, c’est la décoction des tisanes. Ces tisanes sont à éviter pour les femmes enceintes qui engendrent des éclampsies, des ruptures utérines et surtout des naissances prématurées», interpelle la responsable nationale de la santé de la reproduction maternelle et néonatale (Srmn), Zaïnata Aboubakar, selon qui les décès néonataux des enfants prématurés sont alarmants. Elle nous citera les trois principales pathologies des bébés hospitalisés en néonatologie, à savoir la prématurité, les infections fœto-maternels et l’asphyxie.
 

Par ailleurs, la majorité des décès en néonatologie sont dus, selon elle, à la prématurité. Rien qu’au Centre hospitalier national El-Maarouf. «En 2016, 765 nouveau-nés sont hospitalisés au service de néonatologie du Chh El-Maarouf, et 12% de ces bébés sont décédés, un chiffre qui correspond à 91 bébés. Parmi ces 765 bébés, 157 sont nés prématurément soit 20% du nombre total. 41 décès prématurés sont enregistrés cette même année», a-t-il dévoilé.
 
 
104 hospitalisations soit 14% du nombre total
 
 
La deuxième cause des décès néonataux reste les infections fœto-maternelles. En 2016, 200 bébés sont hospitalisés au service de néonatologie du Chn El-Maarouf soit 26%, à cause de ces infections et l’on a enregistré 10 décès, soit 11%.  Enfin, la troisième cause des décès néonataux est l’asphyxie, on en enregistre en 2016, 104 hospitalisations soit 14% du nombre total. 25 décès ont été ainsi enregistrés.
L’année suivante, en 2017, le service de néonatologie du Chn El-Maarouf a accueilli 773 bébés et comptabilisera malheureusement 98 décès néonataux, soit 12,5%. Un chiffre légèrement en hausse par rapport à l’année précédente. La prématurité est toujours en tête de la cause des hospitalisations et des décès. En cette même année, on enregistre 39 décès sur 143 prématurés hospitalisés. Toujours dans le même service, sur 126 bébés hospitalisés à cause des infections fœto-maternelles, 3 décès seulement sont enregistrés (3%). Le nombre de décès dû à l’asphyxie était par contre évalué à 21 décès sur les 84 bébés hospitalisés.
 

En 2018, le service enregistre 45 décès néonataux, soit 6,6% des 673 hospitalisations enregistrées. La prématurité vient toujours en tête avec 25 décès, sur les 159 bébés hospitalisés. Concernant l’infection fœto-maternelle, l’on a comptabilisé 6 décès sur 154 hospitalisations. Et par rapport à l’asphyxie, sur 43 hospitalisations, 9 décès sont enregistrés. Cette année, de janvier à juin 2019, le service de néonatologie du Chn El-Maarouf, a accueilli 440 bébés et a enregistré 57 décès, soit 13%.  99 bébés prématurés ont été hospitalisés, et sur ce nombre l’on a enregistré 30 décès, soit 30.3%. 55 autres bébés sont hospitalisés à cause des infections fœto-maternelles et contrairement aux années précédentes, le nombre des décès a baissé avec seulement 2 décès. En ce qui concerne l’asphyxie, l’on a comptabilisé 8 bébés décédés dans cette période, sur 22 hospitalisés au service de néonatalogie.
 
L’hypertension pendant la grossesse

La responsable nationale de la Santé de la reproduction maternelle et néonatale regrette que les directions régionales de la santé se soustraient aux Ong et font les sensibilisations à leur place. Elle estime qu’il faut donner la place aux Ong et leur confier la sensibilisation pour espérer améliorer la qualité des soins, le plateau technique et les compétences du personnel pour lutter contre ces maladies et diminuer le nombre de décès maternels et néonataux. Elle estime, en outre, que les centres de santé devraient utiliser le document de protocole national, ce qui n’est pas le cas car selon elle, chaque médecin qui arrive utilise le protocole de l’école où il a étudié. Ainsi, pour faire baisser la courbe de la mortalité infantile et néonatale, Zaïnata Aboubakar conseille la femme enceinte de surveiller sa santé afin d’éviter le risque de perdre son bébé. En effet, tout enfant dans le ventre de sa mère est exposé à toute maladie dont la maman souffre. On peut citer, à titre d’exemple, le diabète. Si celui-ci n’est pas contagieux, avec l’excès du taux de glucose, l’enfant risque tout de même d’avoir un surpoids, «la macrosomie fœtale». De même, l’hypertension pendant la grossesse peut conduire à une «éclampsie et convulsion». Ainsi la mère et l’enfant sont en danger. Si la mère a une infection sexuellement transmissible, le bébé peut être contaminé et avoir une infection génétique.
 

Pour éviter ces maladies, la mère enceinte doit surveiller son régime alimentaire, en cas d’hypertension. Surtout qu’on a tendance à jouer avec excès de sel durant la grossesse. La femme enceinte doit consommer beaucoup de fruits, de légumes, des feuilles vertes et boire beaucoup d’eau.

Zaïnata Aboubakar conseille également à la femme enceinte hypertendue, de se rendre dans un centre de santé chaque mois pour consultation et voir l’évolution de son état de santé ainsi que celui du bébé, de surveiller son régime alimentaire et boire 3 à 4 litres d’eau par jour, à raison d’un verre par heure.


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