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Des médecins formés à la prise en charge de la tuberculose multi-résistante

Des médecins formés à la prise en charge de la tuberculose multi-résistante

Santé | -   Sardou Moussa

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L’intérêt d’une telle formation est davantage préventif, puisque cette forme de la maladie n’existe pas encore chez nous, à en croire l’un des médecins bénéficiaires de la formation, que nous avons interrogé. « C’était une formation très intéressante même si la tuberculose multi résistante n’existe pas pour le moment aux Comores”, a déclaré le docteur Mohamed Saïd, pneumologue au Centre hospitalier de référence de Hombo.

Comment prendre en charge la tuberculose multi résistante ? Cela a fait l’objet d’une formation, dispensée à des médecins comoriens à Ndzuani, la semaine dernière, par deux professeurs de médecine, un italien et un néerlandais, dépêchés sur place par l’Institut de médecine tropicale d’Anvers, en collaboration avec Action Damien. Les thématiques relatives à l’épidémiologie de la tuberculose multi résistante, à son diagnostic, à son traitement et à sa surveillance y ont été abordées.

10 cas de tuberculose sous traitement

L’intérêt d’une telle formation est davantage préventif, puisque cette forme de la maladie n’existe pas encore chez nous, à en croire l’un des médecins bénéficiaires de la formation, que nous avons interrogé. «C’était une formation très intéressante même si la tuberculose multi résistante n’existe pas pour le moment aux Comores. Cela nous a permis de bien nous préparer au cas où un cas de tuberculose multi résistante venait à s’introduire ou venait à être dépisté», nous a confié le docteur Mohamed Saïd, pneumologue au centre hospitalier de référence de Hombo.


Avec «10 cas de tuberculose sensible sous traitement» entre 2021 et 2022 (7 nouveaux cas qui s’ajoutent à 3 anciens), l’on peut dire que cette maladie infectieuse est peu présente à Ndzuani. Ces dix cas sont suivis à domicile. En général, d’après toujours le Dr Mohamed Saïd, après une hospitalisation de courte durée, les patients regagnent leurs foyers. Mais n’empêche que la surveillance de cette terrible maladie doit être maintenue puisque, à l’échelle mondiale, elle cause d’innombrables pertes humaines : 1,5 million de morts en 2020, selon l’Oms (Organisation mondiale de la santé).


Selon toujours l’agence onusienne, la tuberculose reste la treizième cause de mortalité dans le monde, et la deuxième due à une maladie infectieuse, derrière la Covid-19 et devant le sida. Heureusement, dans le même temps l’on constate que son « incidence régresse d’environ 2% par an » dans le monde. Au niveau de Ndzuani, la surveillance demeure également nécessaire du moment où, il s’avère difficile pour le moment de savoir si la maladie gagne du terrain ou plutôt en perd, comme l’admet notre pneumologue. «Pour pouvoir répondre à cette question, il faudra d’abord intensifier les moyens diagnostics et une sensibilisation Intense chez le personnel soignant de Ndzuani.


A l’heure actuelle, il m’est très difficile de répondre à cette question (régression ou progression)», dit-il. La tuberculose reste une des maladies dont la vaccination est obligatoire dès la naissance. Mais contrairement à certaines idées reçues, le Bcg (Bacille Calmette Guérin) «ne protège pas contre la tuberculose», mais «elle prévient les formes graves (méningite tuberculeuse, miliaire tuberculeuse....) de la tuberculose chez les enfants», selon notre interlocuteur pneumologue, qui précise que «la pauvreté, la malnutrition, l’insalubrité et la promiscuité contribuent au développement de cette maladie».

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