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Diabète. Les malades livrés à leurs sorts face à des coûts exorbitants

Diabète. Les malades livrés à leurs sorts face à des coûts exorbitants

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Cette maladie chronique touche plus de 5% de la population, selon nos sources. "On me dit de suivre un régime mais sans argent je ne peux pas, je mange ce que Dieu me donne. Mon fils fait de son mieux pour m’aider, mais il doit également prendre soin de ses enfants", raconte-elle les mains tremblantes, le visage triste et un maigre sourire d’espoir.

 

Pendant qu’on célébrait la journée mondiale du diabète aux Comores, ce mardi 16 novembre, des médecins spécialisés ainsi que des diabétiques ont témoigné des difficultés que connaissent tous ceux qui souffrent de la maladie.

 

Plusieurs d’entre eux dénoncent le prix excessif des médicaments et l’absence de prise en charge. Ce qui a des répercussions sur le suivi des malades et l’accès aux soins. On apprendra que certains patients doivent quotidiennement utiliser de l’insuline vendu 5000 francs la dose.


Pour le diabétologue Kamal Saïd Ahamada, «les moyens de prévention existent dans le pays, le problème qui se pose c’est la cherté des soins. Plusieurs patients n’ont effectivement pas les moyens de prendre en charge eux-mêmes leurs soins surtout ceux qui doivent se procurer de l’insuline chaque jour».


Pour le médecin «il n’y a pas que les médicaments, quand on est diabétique, il faut avoir un glucomètre ainsi qu’un régime rigoureux». L’idéal, selon lui, «serait d’avoir une prise en charge afin de faciliter ceux qui n’ont pas les moyens. Parce que pour le moment, cette situation pousse certains patients désespéré à prendre le Kwassa pour se rendre sur l’ile de Mayotte».

Toutes les tranches d’âge concernées

Cette maladie chronique touche plus de 5% de la population, selon nos sources. «Je reçois une dizaine de patients par jour, des adultes comme des mineurs ou des enfants. La population est sensibilisée, mais sans une prise en charge, les difficultés demeureront», explique Dr Nassur Soimihi rencontré hier dans son cabinet.

 

Des femmes enceintes, enfants, mineurs et des adultes, la maladie toucherait toutes les générations dans le pays. «Un jour, un collègue m’a appelé pour me dire que son enfant faisait pipi au lit le soir. Le papa, inquiet, était convaincu que l’enfant avait des problèmes psychologiques. Après un bilan, il s’est avéré que le jeune était diabétique.

 

Vous imaginez un jeune de 15-16 ans qui traverse une situation pareille avec des maigres moyens dans la famille» a de son côté expliqué le diabétologue, Kamal Saïd Ahmada. D’après une patiente qui souhaite garder l’anonymat, «ça fait 5 ans que je vis avec cette maladie et ma santé se dégrade chaque jour. Je n’ai pas les moyens de me payer des médicaments, des fois j’en ai, des fois non.

 

On me dit de suivre un régime mais sans argent je ne peux pas, je mange ce que Dieu me donne. Mon fils fait de son mieux pour m’aider, mais il doit également prendre soin de ses enfants», raconte-elle les mains tremblantes, le visage triste et un maigre sourire d’espoir.

L’Etat aux abonnés absents

Comparer à certains cas, grâce aux familles qui vivent en France, des patients ne connaissent pas la réalité de ces difficultés aux Comores. Leur prise en charge est garantie par un membre de la famille, enfant, sœur ou cousine comme c’est le cas de Mariame Saïd, une dame hospitalisée chez Docteur Kamal. «Je vis avec cette maladie depuis 10 ans et tout au long de ce long combat, c’est ma sœur qui achète mes médicaments en France vu le coût exorbitant aux Comores. Je reçois un traitement de 6 mois maximum», dit la patiente.


Cependant, il n’y a pas que les familles installées à l’extérieur qui prennent en charge les diabétiques. Après avoir fait le constat du manque de médicaments et de leur prix excessif, l’ONG Santé-diabète a bénéficié d’un financement de l’Afd pour se munir d’insuline et d’autres traitements pour la maladie qui sont vendus à l’Occopharma.


Toutefois, le manque de communication n’a pas aidé les patients. «Beaucoup de Comoriens ignoraient que ces médicaments se trouvent dans le pays, ensuite il y a la désinformation, des rumeurs sur le traitement qui font que les patients perdent confiance. Aujourd’hui notre travail est de sensibiliser sur la maladie ainsi que le traitement disponible».


Pour Ahmed Mohamed, responsable de l’Ong de prévention de lutte contre le Diabète aux Comores, «Il faudrait que les autorités s’impliquent davantage pour discuter et mettre en place un prix fixe sur le traitement et d’autres dispositifs médicaux afin de faciliter ceux qui n’ont pas les moyens». Pour rappel, aucun programme n’a été mis en place pour le diabète aux Comores.

Nourina Abdoul-Djabar

 

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