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Dr Saindou Ben Ali Mbae I «On a certes tardé à communiquer, mais pas qu’on était resté sans rien faire »

Dr Saindou Ben Ali Mbae I «On a certes tardé à communiquer, mais pas qu’on était resté sans rien faire »

Santé | -   Adabi Soilihi Natidja

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Le directeur général de la Santé, Dr Saindou Ben Ali Mbae, fait un état des lieux de la situation de l’épidémie de choléra et les mesures immediates prises par le pays pour mieux organiser sa riposte.

 

D’où proviennent les cas de choléra enregistrés ces derniers jours ?

En dehors de quelques cas contacts, ce sont tous les passagers du bateau qui a accosté ici le 30 janvier dernier de la Tanzanie. Avec l’implication de toutes les parties concernées, on a pu remonter à eux. Ils répondent tous favorablement au traitement. Mais cela ne veut pas dire qu’on doit lever la vigilance. Au contraire, la phase épidémiologique la plus difficile c’est la surveillance. Il faut continuer à renforcer la surveillance, les recherches sur le terrain et tout…

Peut-on parler d’épidémie du choléra dans notre pays avec les quelques cas importés sur le territoire ?

Oui. Au fait, en matière de santé publique, on a trois niveaux de notification. Il y a les maladies à notification obligatoire, celles à notification mensuelles et d’autres qui sont hebdomadaires. Le niveau obligatoire s’explique par le fait immédiat. Par exemple, lorsqu’on a qu’un cas de rougeole, tenant compte de ses voies de transmission, l’urgence est de déclarer directement afin de prendre toutes les précautions nécessaires. Donc, le choléra est une maladie à déclaration immédiate et obligatoire.

L’alerte au choléra est sonnée suite au décès du passager du bateau provenant de la Tanzanie. Pourtant, l’épidémie sévit dans la région d’Afrique de l’Est depuis déjà plusieurs semaines. Devons-nous comprendre que s’il n’y avait pas ce décès rien n’aurait été entrepris chez nous ?

Nous avons assisté à la réunion extraordinaire convoquée d’urgence en raison de la survenue de l’épidémie de choléra dans la région de la Sadc tenue le 27 janvier dernier. On se devait par là nous préparer à la riposte. On a certes tardé à communiquer, mais pas qu’on était resté sans rien faire.

Dans un souci de prévention, le gouvernement malgache a suspendu les liaisons avec certains pays touchés dont le nôtre. Nous, nous avons cependant maintenu nos liaisons avec la Tanzanie. Comment expliquer ce choix ?

C’est un choix difficile à comprendre et à expliquer. Cependant, aucune décision de fermeture des frontières n’est prise pour le moment dans le pays. Nous exigeons toutefois les bateaux de respecter strictement les mesures d’hygiène.

 

Quand on dit que les « différents piliers de la riposte contre le choléra ont été réactivés », qu’est-ce que cela implique dans les faits ?

Cela veut dire qu’il faut relancer toutes les unités en fonction des tâches reparties et attribuées afin d’harmoniser la lutte contre cette maladie comme pendant la Covid19. Il y avait la communication, la prévention contre les infections, la prise en charge et la coordination. C’est ce qui fait d’ailleurs que tout était très rapide ici.

Qu’est-ce que cette « réactivation » entraîne en termes financiers ? Autrement dit, combien cela coûte-t-il à l’Etat dans la phase actuelle ?

Comme à chaque riposte, l’aspect financier est le plus important car plus rien ne peut se faire sans. Par contre, on n’est pas encore en mesure de dévoiler le montant estimé comme le plan n’est pas encore validé par le gouvernement qui finance tout.

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