La ministre de la Santé Loub Yakout Zaidou a rencontré hier dans son bureau le maire de la commune de Mitsamihuli ya Mbwani. Aboubacar Ahmed, pour examiner la situation du pôle hospitalier de Mitsamihuli, suite au décès d’une jeune fille de onze ans, nommée Chazna (Lire notre précédente édition).Cette rencontre intervient quatre jours après le décès survenu au sein de ce centre hospitalier qui selon les dires du médecin-chef des lieux, «dispose seulement d’un extracteur d’oxygène utilisé aux services de la maternité et du bloc opératoire».
Pour Aboubacar Ahmed, cette rencontre revêt d’une importance capitale. «Nous devons mettre tout en œuvre afin de faire en sorte que de tels actes ne se reproduisent plus. Nous devons tirer les leçons de ce qui s’est passé pour trouver rapidement une solution pour l’hôpital afin de redonner confiance aux administrés et redorer l’image de l’hôpital».À l’en croire, redorer l’image de l’hôpital n’est pas une mince affaire car l’établissement manque de tout. Les anomalies qui entraînent le dysfonctionnement du pôle sont de diverses natures. «A mon élection, l’hôpital n’avait ni chirurgien, ni pédiatre, ni gynécologue. Nous avons remué ciel et terre pour avoir ces médecins spécialistes, mais à notre grand regret, ces médecins accusent six mois d’arriérés de salaire».
Pour le maire, ces efforts consistent à mettre un terme aux dysfonctionnements de l’hôpital et ont abouti à la signature d’un arrêté de la ministre de la Santé mettant en place un comité hospitalier qui aurait la charge de veiller sur son bon fonctionnement. «Ce comité est censé être composé de six personnes : un représentant du ministère de la Santé, un de la direction régionale de la santé, deux agents de l’hôpital et le maire ou son représentant. Sauf que dans les faits, cet arrêté n’a jamais été exécuté et après ce décès chacun rejette la responsabilité sur l’autre», a déploré le maire.
Sur le dysfonctionnement, le maire de la commune fustige également la directrice de l’hôpital qui se trouve actuellement en déplacement à l’étranger. Selon Aboubacar Ahmed, la responsable des lieux s’est permis de son propre chef de se rendre à l’étranger sans que ses supérieurs hiérarchiques soient au courant. «C’est un parfait laisser-aller, personne ne se sent comptable de quoi que ce soit, raison pour laquelle la situation est devenue catastrophique». Au terme de son intervention, le maire appelle les autorités sanitaires «à prendre les choses en main pour améliorer les services de l’hôpital». Du côté du ministère, cette information, selon laquelle l’hôpital de Mitsamihuli n’a pas d’oxygène, ne leur serait jamais parvenue.