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Dépistage de la Covid-19 I Ndzuani sur les rails depuis des mois

Dépistage de la Covid-19 I Ndzuani sur les rails depuis des mois

Santé | -   Sardou Moussa

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A Ndzuani, le concept de «dépistage de masse» de la population contre le coronavirus a sans doute sa signification propre. Cette semaine, il n’y a pas encore, dans les districts sanitaires de l’île, d’endroit qui a été pris d’assaut par les gens souhaitant se faire dépister. Parce que, tout simplement, aucun mot d’ordre de ce genre n’a été communiqué à la population, ni même au personnel médical.

 

Le nouveau cadre de gestion de la coordination de la crise Covid-19 a publié début de cette semaine, un communiqué annonçant un dépistage de masse sur l’ensemble du territoire national. Un dépistage qui a commencé faiblement à Ngazidja, pendant qu’à Mohéli, ils viennent juste de commencer la sensibilisation. Au niveau de Ndzuani, sur ce sujet précis, le médecin chef du Centre médical urbain de Mutsamudu a répondu : «Ici nous ouvrons tous les jours comme un hôpital ouvre et reçoit des patients, pas exclusivement pour des tests anti-Covid-19, mais nous les faisons aussi régulièrement», a expliqué le docteur Abdoulhousseine, après qu’Al-watwan lui a fait part de son souhait de prendre des images des séances de dépistage de masse, censées s’y dérouler depuis le début de la semaine. Mais après avoir demandé à des collègues s’ils étaient au courant de ce «dépistage de masse», il ajoute : «Vous entendez : ici on n’est même pas avertis de cela!»


Interrogé quelques heures avant, Dr Anssouffoudine Mohamed a expliqué qu’en réalité le dépistage de la population à Anjouan se fait depuis déjà plusieurs mois. «Ce n’est pas une opération coup de poing pour dépister massivement la population. L’on dépiste déjà par district et périodiquement, tous les 4 mois, selon des critères de sélection bien précis. Dans ces districts des agents sont équipés pour faire ce travail. Et cela a commencé depuis déjà plusieurs mois, il a été disons juste formalisé depuis hier. Nos agents auront désormais à leur disposition plus de réactifs pour effectuer les tests, car ils ont maintenant des objectifs chiffrés à atteindre», a fait savoir le coordonnateur de la lutte contre la pandémie de Covid-19 au niveau anjouanais.


En dehors du dépistage, le docteur Anssouffoudine et son équipe mènent parallèlement une enquête dite de «séroprévalence», que le médecin souhaite nettement différencier avec le dépistage de masse. Il s’agit, selon lui, de chercher à savoir «combien de gens ont été en contact avec le virus».
Et, à l’en croire toujours, cette enquête doit être faite rapidement afin d’éviter que, dans quelques mois, les porteurs du virus d’aujourd’hui ne s’en soient débarrassés avec le temps, et deviennent du coup négatives à l’analyse sérologique. Devraient être concernés en premier le personnel médical, les agents de santé des districts, les enseignants ou encore les étudiants de l’Université des Comores. Ces derniers, selon toujours notre interlocuteur, seront formés à tester eux-mêmes leurs camarades.

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