Rahmat Said ne va donc pas reprendre son travail. Licenciée par le directeur général d’El-maarouf le 13 août pour «abandon de poste de deux semaines» au cours desquelles, «elle n’avait pas répondu aux appels de son major de service», d’après le directeur général de l’hôpital, Nicolas M’madi. La sage-femme avait lié son licenciement, en grande partie, à son appel pour le versement «des primes Covid» promises au personnel médical.
Rahmat Said attendait son sort hier. Après une première réunion, son avocat et le représentant de la direction d’El-maarouf s’étaient donné rendez-vous hier mardi 25 août au siège de l’inspection générale du travail. Mais à la surprise générale, l’avocat de Rahmat Said, Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid s’est retrouvé seul. «En réponse à la convocation de l’inspecteur, je me suis présenté ici. Mais j’ai découvert que la direction d’El-maarouf n’a pas fait le déplacement.
Elle aurait envoyé une lettre à l’inspection où elle réaffirme sa position de licencier ma cliente», a déclaré l’avocat de la partie civile sur une vidéo postée sur les réseaux sociaux hier mardi matin. Un comportement que le conseiller de Rahmat a qualifié de «méprisant» envers les textes. Au lendemain de son licenciement, Rahmat Saïd avait saisi l’inspection du travail. A l’issue de la première audience du 18 août, l’inspecteur Madjid Nourdine avait invité les deux parties à chercher un terrain d’entente jusqu’au 25 août. L’audience d’hier était perçue comme la dernière étape d’une possible réconciliation.
Mea culpa ?
Dans une interview accordée à Hayba Fm, avant-hier, le directeur général d’El-maarouf Nicolas Ali M’madi a balayé d’un revers de la main l’hypothèse d’une réintégration de son ex-employée. Une sortie médiatique qui a étonné Me Fahardine. «Avant même que l’on ne se rende chez l’inspecteur, il s’est permis d’anticiper ses intentions alors que nous étions attendus quelque part pour un arrangement. Ce n’était pas du tout élégant», a déploré l’avocat qui compte bien se tourner vers le tribunal. «La tentative de conciliation a échoué. Ma cliente a été licenciée abusivement. Maintenant, c’est au tribunal du travail d’étudier le cas», a-t-il conclu. Une étape que l’inspecteur Madjid Nourdine s’apprête à laisser passer.