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Elimination de la lèpre I La campagne officiellement lancée par le chef de l’Etat à Wani

Elimination de la lèpre I La campagne officiellement lancée par le chef de l’Etat à Wani

Santé | -   Sardou Moussa

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Les Comores, selon le représentant de l’Oms, fait encore partie des quelques pays africains où le taux de prévalence de la lèpre dépasse le 1 pour 10 000, seuil que le pays doit retrouver d’ici à 2030, tandis que le gouvernement comorien s’est donné jusqu’en 2025 pour l’atteindre.

 

La campagne d’élimination de la lèpre a été officiellement lancée à Wani hier, mardi 15 octobre, en présence du président Azali Assoumani, de plusieurs membres de son gouvernement, de représentants de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), de la fondation japonaise Sasakawa, des gouverneurs de Ndzuani et Ngazidja et d’une foule nombreuse. Les Comores, selon le représentant de l’Oms, font encore partie des quelques pays africains où le taux de prévalence de la lèpre dépasse le 1 pour 10 000, seuil que le pays doit retrouver d’ici à 2030, tandis que le gouvernement comorien s’est donné jusqu’en 2025 pour l’atteindre. Les actes médicaux entrant dans le cadre de cette campagne débuteront le lundi 21 octobre prochain dans les localités de la préfecture de Wani. Après le mot de bienvenue du maire de Wani, le gouverneur Anissi Chamsidine a estimé dans son discours que ce sont les facteurs combinés de la pauvreté et de l’habitat insalubre qui favorisent la stagnation de la maladie à Ndzuani. Il a ensuite demandé au chef de l’Etat d’»aider les anjouanais à combattre d’autres maux qui gangrènent leur île», à savoir «l’hépatite B», mais aussi «le séparatisme», «le chiisme» et «les ordures».


Relayant le gouverneur à la tribune, le Dr Abdoulaye Diarra, représentant de l’Oms aux Comores, a quant à lui loué l’engagement personnel ainsi que le leadership incarnés par le chef de l’Etat pour ce programme. Il a rappelé quelques-unes de ses réalisations, en tant que dirigeant, dans le domaine des programmes de traitement de masse, comme le lancement en 2002 à Fomboni, sous son égide, de la première campagne d’élimination de la filariose lymphatique. Parlant du projet de Couverture sanitaire universelle initié par le gouvernement, le fonctionnaire onusien a assuré que les dirigeants de l’Oms ont été attentifs au récent discours du président à ce sujet, à la tribune des Nations unies, et a promis leur plein soutien.


A son tour, Tatakiro Nani, le représentant de la fondation Sasakawa, a fait part à l’assistance du message de Yosei Sasakawa, le président de la fondation. Il a noté son «émerveillement à voir cette campagne démarrer beaucoup plus tôt qu’il l’avait pensé», félicitant à ce propos le président Azali et lui réitérant également son soutien. Loub-Yakoute Zaïdou, la ministre de la Santé, a quant à elle rendu hommage au chef de l’Etat, au personnel socio-sanitaire, avant de rappeler que la lèpre sévit surtout dans île de Ndzuani, où l’on relève 95% des cas, dont 38% chez des enfants. «Rien que cette année, l’on a enregistré 374 cas à Ndzuani et à Mwali», a-t-elle souligné. Elle a annoncé que la campagne vise à dépister 800 cas et les prendre en charge gratuitement. Selon elle, le pays s’est donné également l’objectif de descendre jusqu’à moins 1 cas de lèpre pour 10.000 habitants d’ici à 2030.


Enfin, le président de la République a parlé de ce lancement comme d’un «moment très important», qu’il s’est fait le devoir d’y assister. Il a remercié l’Oms, la fondation nipponne, les autorités de tout bord surtout de la santé et la foule de citoyens qui est venue assister à la cérémonie. Il a rendu un hommage particulier à d’anciens médecins qui, à son avis, ont beaucoup donné pour l’élimination de cette maladie, notamment les Dr Ben Ahmed, Bacar, Boudra, Petit, Ben Ali ou encore Saverio Grillonne et l’action Damien. Il a appelé les autorités locales, les notables, les religieux et les enseignants à collaborer avec les équipes médicales afin de mener à bien cette campagne. «Quant à moi et mon gouvernement, notre détermination est totale», a-t-il assuré, notant au passage que «l’émergence a besoin d’une population saine et bien portante».
Dans son discours en langue comorienne, le chef de l’Etat a évoqué l’avancée de la parité du genre aux Comores, l’impressionnante affluence à cette cérémonie qui «augure du bon», ou encore la fierté que doivent éprouver ses compatriotes pour le classement des Comores parmi les Pays à revenus intermédiaires. Il a aussi promis aux Anjouanais de prioriser leur île dans son plan d’émergence, afin de les tenir éloignés des manipulations susceptibles de menacer la paix et la stabilité du pays. Le chef de l’Etat a une fois de plus mis en garde contre la doctrine religieuse des chiites.

 

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