Avec l’essor rapide des technologies numériques, les écrans sont devenus omniprésents dans le quotidien des enfants. Face à cette réalité, des professionnels de santé alertent sur les risques pour leur développement et, en particulier, pour leur santé oculaire. Télévision, tablettes, smartphones, consoles de jeux : les sollicitations sont nombreuses et constantes. Dans ce contexte, le contrôle du temps d’exposition des enfants aux écrans devient une nécessité impérieuse. C’est ce que rappellent les spécialistes comoriens, à l’instar du docteur Chanfi Mohamed, ophtalmologiste et responsable du Programme national de lutte contre la cécité (Pnlc), qui tire la sonnette d’alarme.
« L’accommodation excessive liée à l’usage prolongé des écrans est néfaste à la santé des yeux », prévient-il. En effet, au-delà de la lumière bleue émise par les écrans, les enfants vivant dans des zones fortement ensoleillées comme les Comores sont également exposés aux rayons ultraviolets, un facteur aggravant selon le spécialiste.
Fatigue visuelle, malformations oculaires, troubles de la vision… Les risques sont nombreux. D’où l’importance d’une sensibilisation précoce des familles et la mise en place d’un dépistage régulier dans les établissements scolaires.
Pas d’écrans avant 3 ans
Le Pnlc a ainsi intégré un volet « santé oculaire à l’école » dans ses actions, afin d’identifier rapidement les troubles visuels chez les enfants. Chanfi Mohamed insiste sur le rôle des parents mais aussi des enseignants. Ces derniers doivent être formés à reconnaître certains signes, comme des difficultés à copier un texte au tableau ou une posture instable en classe, qui peuvent être révélateurs de problèmes de vue non diagnostiqués. «Certains élèves sont injustement considérés comme en difficulté scolaire alors qu’ils souffrent simplement d’un trouble visuel comme l’astigmatisme ou l’hypermétropie», déplore-t-il.
De son côté, le docteur Zoubert Boinaidi, médecin pédiatre, rappelle que les enfants ne devraient pas être exposés aux écrans avant l’âge de trois ans. Pour lui, cette période est importante pour le développement des capacités sensorielles et motrices. Il déconseille aussi formellement l’attribution de consoles de jeux personnelles avant six ans.
« Les jeux numériques monopolisent rapidement l’attention des enfants, au détriment des activités manuelles indispensables à la maturation cérébrale, notamment celle liée à la perception en trois dimensions », explique-t-il.Le pédiatre recommande aux parents d’accompagner les enfants lors des temps d’écran, de favoriser les échanges autour des contenus visionnés, et surtout, de limiter la durée de ces moments.
