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Enquête sur l’impact socio-économique de la Covid-19 I L’Inseed dévoile le moral des ménages lors de la première vague

Enquête sur l’impact socio-économique de la Covid-19 I L’Inseed dévoile le moral des ménages lors de la première vague

Santé | -   Faïza Soulé Youssouf

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L’enquête de l’Inseed, réalisée sur un échantillon de 928 foyers, révèle que 77% des ménages, soit 3 ménages sur 4, déplorent une diminution de leurs revenus depuis avril 2020. Cette perte de revenus est évidemment plus importante en milieu rural. Les ménages interrogés ont une opinion mitigée sur les mesures économique prises par le gouvernement. 34% des personnes ont apprécié le soutien gouvernemental au secteur de la santé et «moins de 10% des ménages sont satisfaits de l’aide apportée aux entreprises en difficulté».

 

L’Institut national de la statistique, des études économiques et démographiques (Inseed) a réalisé une étude d’impact sur le bien-être des ménages dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19. L’enquête a porté sur un échantillon de 928 ménages, interrogés via un entretien téléphonique entre le 1er et le 30 novembre et est représentative au niveau national.Lors de la première vague de l’épidémie, qui a débuté officiellement en avril 2020, l’on apprend par exemple «qu’un chef de ménage sur quatre a arrêté de travailler depuis avril 2020 dont 46% pour des motifs liés au Covid-19». La principale raison évoquée au changement et à l’arrêt de l’emploi pour 40% des personnes interrogées et le travail saisonnier pour 19% d’entre eux.

L’enquête révèle que 77% des ménages, soit 3 ménages sur 4, déplorent une diminution de leurs revenus depuis avril 2020. Cette perte de revenus est évidemment plus importante en dehors de Moroni et dans les zones rurales qui pratiquent plus le travail agricole saisonnier.Pour ce qui est de l’accès aux services de base entre avril et novembre, il a été ressenti diversement.

L’Inseed indique néanmoins que près des 48% ménages comoriens n’ont pas pu «s’approvisionner comme d’habitude en denrées alimentaires» dès le début de la pandémie. Cette tendance s’est fait plus ressentir chez les couches les plus défavorisées de la population que les classes sociales les plus aisées. Cette diminution des courses de la maison s’explique pour 97% des ménages interrogés par le manque d’argent

Par ailleurs, 24% des foyers interrogés ont indiqué qu’ils n’ont pas pu se rendre dans un centre de santé alors que le besoin s’était fait ressentir pour 55% d’entre eux. Si à Moroni, c’est plus la peur du virus qui a empêché les gens de se rendre à l’hôpital (60%), dans les autres zones urbaines et rurales, le motif le plus régulièrement évoqué est le manque de moyens financiers dans 72% des cas.Au niveau de l’éducation, 8 ménages sur 10 comptant au moins un enfant à l’école ont «mené des activités éducatives à la maison pendant la fermeture des structures scolaires».

La peur du virus, 60%

En revanche, seulement 30% sont restés en contact avec les enseignants. En fait, l’enquête révèle qu’auprès de 45% des cas, les cours étaient dispensés à la maison par un membre de la famille et que seulement 9% suivaient les enseignements en classe via la télévision.En outre, les ménages ont eu du mal à régler leurs factures d’électricité (59%), de scolarité (33%) d’eau ou le remboursement des crédits (27%). La majorité des ménages(63%) «juge que leur bien-être a empiré». Cependant, «53% d’entre eux semblent optimistes pour l’avenir».

Quant aux mesures gouvernementales, «les ménages ont un avis plutôt mitigé quant aux mesures économiques et prises par le gouvernement en riposte à la situation économique induite par la pandémie de Covid». 34% des personnes ont apprécié le soutien gouvernemental au secteur de la santé et «moins de 10% des ménages sont satisfaits de l’aide apportée aux entreprises en difficulté».

 

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