Les révélations suscitent une stupéfaction. Le syndicat des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) a cautionné l’engagement des réformes au sein de l’université. L’information a été dévoilée dans les colonnes du journal Masiwa du lundi dernier, 20 août. Le quotidien évoque un rapport dressant la situation de l’Université des Comores. Celui-ci serait envoyé à la présidence de l’Union. Remis aux autorités depuis le 1er août, ce document remettrait en cause les textes régissant l’Udc. Cité dans l’article parmi les auteurs de ce rapport, le Sneuc continue de nier son implication dans ce rapport. Le secrétaire général parlant au nom des enseignants de l’université affirme que ses collègues n’ont jamais eu connaissance d’une telle demarche. «Donc il nous serait impossible de donner une directive», a déclaré Hassane Youssouf. Très remonté au cours de notre entretien, lundi, le Sg du Sneuc a accusé certains enseignants de vouloir «conduire l’université dans une impasse».
«Nous aimerions rassurer nos collègues en leur disant de rester tranquilles car nous n’avons rédigé aucun rapport. Notre position reste inchangée comme nous en avons discuté au cours de notre Assemblée générale. Le principal motif ayant été à l’origine du déclenchement de notre grève reste toujours d’actualité, à savoir l’organisation du second tour de l’élection de notre président», a-t-il renchéri.
D’où vient ce rapport ?
Le patron du Sneuc, qui promet de poursuivre en justice les auteurs du rapport, estime que l’histoire des comités mentionnés dans le rapport s’apparente un peu aux rumeurs qu’ils entendaient ces derniers temps. Celles-ci faisaient état, selon le syndicaliste, de la mise en place de comité qui serait chargé d’assurer le fonctionnement de l’institution. «Sommes-nous en train de s’acheminer vers une mise sous tutelle de l’université, 4 ans après avoir noué avec une certaine autonomie ?», s’interroge-t-on. «Que deviendront-la loi de 2014 et le décret de 2015 signés sous l’ère Ikililou Dhoinine?» «Les propos que le ministre de l’Education aurait tenu devant le syndicat, selon lesquels des textes étaient en cours de préparation, reflétaient-ils d’une vrai vision?»
Parlant du rapport, les auteurs dénoncent dans la foulée l’éternel intérim assuré depuis mars par Nassurdine Ali Mhoumadi à la tête de l’institution. Dans le quotidien Masiwa, l’on parle même d’un «désistement» supposé de l’un des candidats arrivés au second tour de l’élection présidentielle de l’université sans citer le nom. Le journaliste a préféré ne pas dévoiler les auteurs du rapport. Y-a-t-il manipulation de part et d’autre ou les supposés auteurs de ce rapport souhaitent s’enquérir du tempérament des acteurs de l’institution ?
Loin de produire des critiques, le rapport suggère, selon toujours nos confrères de Masiwa, des propositions visant à sortir l’université du pétrin dans lequel, elle se trouve. L’idée de mettre en place deux comités figure dans la liste. Un premier comité intérimaire de gestion, dont la durée « ne devrait pas excéder les trois mois », aurait comme but de « accélérer les réformes et la modernisation de tous les textes observés à l’Udc. Les membres pressentis pour le diriger sont : Moussa Saïd, président du Conseil scientifique, Abdullah Ben Saïd Hassane, candidat malheureux à l’élection présidentielle et Saïd Mahamoud, ancien doyen de la faculté des Lettres.
L’autre instance, dont le nombre des membres est fixé à 11, est censée porter les réflexions sur la révision, en faisant des propositions sur l’ensemble des textes. Ce comité verrait la présence parmi ses membres d’un représentant de la présidence, du ministère des Finances, du ministère de la Fonction publique et de deux experts internationaux. Une question reste encore sans réponse. Y-a-t-il vraiment un rapport ? Qui en sont les auteurs ? Le syndicat semble rassuré quant à l’identité des auteurs sans plus de precisions. Al-watwan n’est pas en mesure d’infirmer et de confirmer ces supposées informations. Au début de l’année, tous les acteurs de l’université étaient appelés à mener des réflexions axées sur la réforme de l’université. «Nous avons tenté de nous approcher du ministère de l’Education pour obtenir un peu plus d’informations sur ce rapport, en vain», a conclu Hassane Youssouf.