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Fahad Attoumane, portrait d’un jeune neurochirurgien I «Réaliser mon rêve pour sauver les autres»

Fahad Attoumane, portrait d’un jeune neurochirurgien I «Réaliser mon rêve pour sauver les autres»

Santé | -

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Fahad Attoumane, docteur en médecine, neurochirurgien, ancien interne d’hôpitaux à Dakar fait la fierté de tous les Comoriens depuis le début de la semaine du lundi 22 novembre. Son fait d’arme : avoir réalisé avec brio une opération chirurgicale portant sur l’exérèse d’une tumeur cérébrale, une première dans toute l’histoire du pays. Après cette opération inédite, le président de la République l’a reçu à Beit-Salam.

 

Humble et timide, Fahad Attoumane fait partie de ces rares Comoriens qui ont une assise partout sur l’ensemble des quatre îles des Comores. D’ailleurs, lors de l’entretien, il a refusé de nous dire sa localité d’origine. Le neurologue qui fait la Une des medias ne veut pas ainsi le dire «pour ne pas froisser ma famille éparpillée dans de nombreuses localités sur l’ensemble du pays».


Une posture qui rime bien avec une des qualités de cet homme ordinaire qui refuse les éloges malgré, ses brillantes études et le grand succès enregistré après sa récente intervention sur l’exérèse d’une tumeur réalisée à El-Maarouf. «Mon rêve est de sauver les autres», dit-il. Mardi dernier après sa rencontre avec le chef de l’Etat, Azali Assoumani, le neurologue nous a reçus dans son nouveau bureau situé à El-Maarouf. Avec beaucoup de fierté, il nous a détaillé son parcours les yeux pleins «d’espoir».

L’un de ses plus beaux rêves de sa vie

Habillé à la sénégalaise en wax, docteur Fahad Attoumane, avec sa timidité apparente et un sourire aux coins des lèvres, est en passe de réaliser l’un de ses plus beaux rêves de sa vie. Durant sa deuxième année en neurochirurgie, Fahad a passé des vacances à Mwali, la plus petite île des Comores Un jour, alors qu’il était encore jeune, il a assisté impuissant à la souffrance d’un enfant qui avait besoin d’une intervention chirurgicale.

 

Le garçon malade est né dans une localité voisine. «A l’époque, j’ai regardé longuement cet enfant sans pouvoir rien faire. Cette image m’est restée en tête et elle me hantait. Depuis, je me demandais comment faisaient ceux qui n’ont pas les moyens d’aller à l’étranger ? Ils meurent ?», raconte le médecin qui promet, alors, de rentrer au pays après ses études pour aller au chevet de tous et éviter que des personnes courent le même sort que cet enfant. C’est là où naitra l’ambition de s’orienter vers la neurochirurgie.

Des brillantes études

Fahad Attoumane est né le 13 octobre 1991 à Moroni. Après son bac C, obtenu en 2008, il est parti à Dakar, au Sénégal pour ses études où il intègre a prestigieuse Université Cheikh Anta Diop. Il en ressortira, dix ans après, soit en 2018, avec son doctorat d’Etat en médecine.

Assoiffé de connaissances, il part en France où il sera encore diplômé de l’Université de techniques de Microchirurgie, Claude Bernard (Lyon I). Son ambition toujours gardée, il se tourne vers la neurochirurgie, base du crâne et vasculaire depuis sa 6ème année d’études. C’est ainsi, qu’il retournera au pays de la Téranga en 2019 pour finir son mémoire d’études et y obtenir son diplôme d’études spécialisées de Neurochirurgie.


Parallèlement, le jeune célibataire de trente ans a engrangé de l’expérience en travaillant en tant qu’interne dans des hôpitaux de Dakar suite à un concours passé avec succès en décembre 2014. Par la suite, Fahad Attoumane, intègrera, en tant qu’interne en neurochirurgie base du crâne, l’hôpital neurologique Pierre Wertheimer de Lyon en France.


Ses études derrière lui, l’intéressé exercera au service de neurochirurgie du Chnu de Fann au Sénégal d’aout 2019 à décembre 2020 après quoi il retourne aux Comores où il bosse, en tant que chirurgien, au Chn El-Maarouf. Ce retour au pays, Fahad Attoumane, le vit comme une grande fierté lui qui a eu de nombreuses propositions venues de l’étranger.

Appel au retour de la matière grise

Mais pour ce passionné de neurochirurgie, exercer son métier dans son pays était un passage obligé pour réaliser son rêve de jeunesse et combler sa fierté. «Vous savez, j’ai eu plusieurs propositions quand je travaillais en France, mais je ne voyais pas de valeur ajoutée. Je n’acceptais pas l’idée de laisser un vide dans ma communauté qui n’a pas de matière grise dans ce secteur précis et allait servir un autre pays que le mien», explique-t-il.


Convaincu que le développement du pays ne peut se faire sans la matière grise nationale, Fahad Attoumane sollicite le retour au pays de tous les cadres restés à l’extérieur. «J’invite chaque Comorien comme moi à revenir travailler dans notre pays pour qu’ensemble on puisse soutenir le développement de notre nation que ce soit dans le domaine de la médecine ou autres». Aujourd’hui Fahad est officiellement installé aux Comores «pour servir son pays natal».

Nourina Abdoul-Djabar

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