Le ministre de la Santé, Ahamada Sidi Nahouda, a présidé hier, jeudi 6 novembre, en fin de journée, la cérémonie de clôture du 21è colloque de l’Océan indien qui se tenait à Moroni depuis le mardi. A l’issue de ces travaux techniques placés sous le thème de «financement par les pays et mutualisation des ressources pour une prise en charge intégrée», la présidente de Rive, Catherine Gaud, a fait part des propositions de financement faites par pays et réparties comme suit : «Seychelles 100%, Maurice 82%, Rodrigues 55%, Comores 15 % et Madagascar 2%».
Se conformant toujours au thème de cette année, les experts ont également proposé de soumettre aux autorités politiques des pays de la Commission de l’Océan indien, présents au colloque, d’»augmenter les impôts, les taxes sur certains produits alcools, tabacs ou autres... et attribuer les bénéfices à la lutte contre les addictions ; et le Vih ; impliquer la diaspora dans le financement à travers leurs actions locales et favoriser un partenariat public privé». La présidente de Rive a précisé que toutes ces pistes suggérées tendent à trouver les moyens les plus faciles pour chaque pays de financer à sa hauteur la lutte contre les infections à Vih et le Sida dans la région.Rappelons que ce thème intervient à un moment où, l’Onusida est en manque de financement surtout, à cause de la diminution drastique des financements américains depuis le début janvier 2025 ainsi qu’après l’annonce de la volonté de l’Union européenne de diminuer son financement, laquelle institution est à l’origine de la proposition de dissoudre cette organisation onusienne contre le Sida.
Pour sa part, le ministre de la Santé, Ahamada Sidi Nahouda, a remis, à l’occasion, le drapeau du colloque à l’île Maurice, qui est donc chargée d’organiser la prochaine édition. Selon lui, «le financement durable ne se limite pas à la mobilisation des fonds. Il s’agit aussi de renforcer le leadership national, d’assurer une gouvernance transparente et efficace des programmes de santé et d’inscrire la lutte contre le Vih/Sida dans une approche intégrée englobant la santé sexuelle et reproductive, les addictions, les tuberculoses, les hépatites et la santé communautaire. C’est dans cette vision globale et solidaire que réside la clé de la durabilité de nos actions».
La réussite de ce colloque saluée
Le ministre a également souligné que malgré les contraintes budgétaires et les multiples priorités, il demeure essentiel de maintenir la lutte contre le Vih/Sida au rang des priorité de santé publique, puisque «derrière les chiffres et les rapports, il y a des vies humaines, des familles, des communautés entières qui comptent sur notre engagement, notre responsabilité et notre humanité».Les chefs des différentes délégations des pays prenant part à ce 21è colloque de l’Océan indien, qui se tient pour la troisième fois aux Comores, ont à tour de rôle salué l’implication politique et technique du pays hôte, pour la réussite de ce rendez-vous annuel et régional sur le Vih/Sida et les addictions. Ils les ont également remerciées pour avoir mis à leurs dispositions tout ce qui devait être nécessaire pour que les travaux se déroulent dans une bonne atmosphère.
Catherine Gaud a dit être émue de voir que le comité d’organisation, côté comorien, ait pu mobiliser autant de «personnalités pour la noble cause». A son tour, le président du colloque, Dr Ouledi Ahmed, a exprimé ses remerciements à tous les participants pour le travail fructueux fait au cours de ces trois jours, accordant une mention spéciale aux personnes vivant avec le Vih pour leur participation, ainsi que pour «leurs partages et leurs contributions qui ont données sens à cette rencontre».
Autres volets politiques pouvant renforcer les efforts régionaux en la matière, il a été proposé selon Catherine Gaud, de créer «des groupes de travail informel se réunissant tous les deux mois environ, en virtuel, pour continuer le lien entre les pays, entre les colloques et faire avancer les travaux» ; de «regrouper les achats de réactifs tests de dépistages et de traitements afin de baisser le coût, surtout les ARV pédiatriques» et d’»effectuer un état des lieux annuel sur la donation de réactifs, de consommables ou de traitements non utilisés par un pays et en passe de se périmer à un autre pays».
A. S. Natidja et Ibrahim Msaidié Mairat
