La fièvre de la vallée du Rift gagne du terrain à Mayotte. Après une «accalmie» de quelques semaines, la courbe de progression est repartie à la hausse ce mois d’avril. Dans son édition du 20 avril. Le Journal de Mayotte, se basant sur des rapports de l’Agence de santé Océan indien (Ars Oi), a fait état de 12 nouveaux foyers animaux et 5 nouveaux cas humains, soit un total de 104 foyers animaux et 122 cas humains depuis la survenue des premiers cas de la maladie à la fin du mois de novembre 2018 dans l’île. Rappelons que cette maladie virale très contagieuse, qui touche surtout les ruminants mais également l’homme, a déjà été décelée à Mwali, au même titre que la fièvre aphteuse. Multipliant les tournées de sensibilisation depuis plusieurs jours auprès des éleveurs et des communautés villageoises en général, les responsables de la production, surtout ceux de l’élevage de l’île de Ndzuani mettaient justement en place, le week-end, leurs postes de surveillance aux frontières.
«Ce sont des mesures de biosécurité que nous mettons en place au niveau du port, de l’aéroport, mais aussi dans plusieurs débarcadères comme à Moya, Hasimpao, Bimbini, Domoni, entre autres», nous a expliqué le directeur de l’élevage de l’île de Ndzuani, Abdouroihmane Soulaïmane. Sur ces points de contrôle, les passagers ainsi que les colis en provenance de Mwali ou de Maore seront désinfectés à l’aide du Vircon, un puissant désinfectant à large spectre.
Il faut dire que jusqu’à samedi dernier, les autorités insulaires concernées par cette prévention n’avaient pas pu établir avec certitude l’existence de cas de l’une des deux maladies (fièvre de la vallée du Rift et fièvre aphteuse) sur le sol anjouanais, mais des suspicions pesaient sur quelques têtes de bétail, dans quelques endroits. «L’on nous a rapporté 2 cas suspects de vaches probablement atteintes de la fièvre de la vallée du Rift à Mremani, et 8 cas à Pomoni. Suspects parce que les vaches en question auraient avorté, or ceci constitue l’une des manifestations de cette maladie», fait savoir de son côté le secrétaire général du commissariat anjouanais à la Production, Badroudine Ali. Ce dernier, comme bon nombre de ses collaborateurs, redoute maintenant que des humains attrapent le virus, «surtout avec le déclenchement des pluies des alizés, favorables à la prolifération de maladies microbiennes».
