La grève qui était censée débuter hier jeudi à l’hôpital El-maarouf n’a finalement pas eu lieu. Les contractuels ont accepté de suspendre temporairement leur mouvement après que la direction a appelé à des discussions. Celles-ci ont commencé quelques heures après la conférence de presse organisée avant-hier mercredi par les grévistes, pour exposer à l’opinion publique les raisons qui les avaient poussées à vouloir se révolter. «La direction nous a conviés à des négociations en présence d’un représentant du ministère de la Santé qui joue un rôle de médiateur.
Nous n’avons pas décliné l’invitation car notre objectif n’est pas d’organiser à tout prix une grève, encore moins d’entrainer la paralysie de l’hôpital», a expliqué le docteur Abdilllah Mdahoma, l’un des membres du bureau des grévistes. Dans une note circulaire du 15 juillet, le directeur général d’El-maarouf avait pourtant refusé de reconnaître la légitimité dudit comité, qui se trouve en première ligne pour porter les revendications des contractuels de l’établissement. Désormais, en guise de bonne foi, Nicolas M’madi aurait accepté d’entrer en négociation avec ce même bureau. «Il a par ailleurs reconnu que nos doléances étaient tout à fait légitimes», a rapporté le docteur Abdillah, contacté par Al-watwan. En raison de cette main tendue par la direction, la grève, qui normalement devait durer soixante-douze heures à partir d’hier, est suspendue.
Augmentation de «40% des primes»
Les deux parties poursuivent les pourparlers jusqu’au samedi. Si d’ici là aucun compromis n’est trouvé, les contractuels pourraient déposer à nouveau un préavis. «En tout cas jusqu’ici, tout va bien», se félicite notre interlocuteur. Hier jeudi, deux points sur les cinq revendications mises sur la table par les grévistes ont été abordés lors des tractations. Il s’agit de l’alignement des salaires des contractuels sur ceux des fonctionnaires ainsi que la valorisation des primes de garde. La direction ne serait pas contre mais elle a tout de même relevé qu’une telle mesure aura un impact financier non négligeable.
De leur côté, les émissaires des contractuels ont indiqué avoir identifié des pistes grâce auxquelles le centre hospitalier pourrait faire rentrer des recettes. En tout cas au terme des échanges d’hier, l’idée d’augmenter à hauteur de «40% les indemnités» de grade a été bien accueillie.
Actuellement, un infirmier qui assure une garde n’a droit qu’à seulement 3000 francs, une somme insuffisante pour subvenir à ses besoins quotidiens les plus élémentaires. Les discussions se poursuivront ce vendredi. Le personnel soignant d’El-maarouf réclame de meilleures conditions de travail, une mutuelle de santé qui prend en charge à 100% les employés et une revalorisation salariale accompagnée d’une régularisation des agents contractuels.