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Hôpital de pôle de Mitsamihuli I Le directeur dresse son bilan et appelle à plus de soutien

Hôpital de pôle de Mitsamihuli I Le directeur dresse son bilan et appelle à plus de soutien

Santé | -   Nazir Nazi

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Lors de la présentation du bilan de sa gestion, marquée par le règlement d’une crise financière et logistique, Zain El Abidine s’est félicité « des progrès réalisés» grâce à des mesures internes, appelant à « un soutien accru» de l’État et des partenaires pour faire face au manque de personnel, d’équipements et à l’insécurité énergétique persistante.

 

Le directeur général de l’hôpital de Pôle de Mitsamiouli, Zain El Abidine Abdallah, a tenu une conférence de presse le dimanche 12 octobre dernier, sur la place publique de Mhandaju à Mitsamihuli pour dresser le bilan de sa gestion, évoquer les défis rencontrés et présenter les perspectives de l’établissement hospitalier, pilier sanitaire d’une région peuplée de près de 85 000 habitants. Ancien directeur du centre hospitalier El-Maarouf et ex-cadre du Pnud, Zain El Abidine Abdallah a pris ses fonctions à la tête de l’hôpital de Mitsamiouli en 2021, alors que l’établissement traversait une crise profonde : quatre mois d’arriérés de salaires, une dette de 26 millions de francs comoriens, une pénurie d’oxygène, de graves problèmes d’électricité, et un manque flagrant de médicaments dans la pharmacie interne.


Dès ses six premiers mois à la direction, des mesures d’urgence ont été prises pour enrayer la chute. “Nous avons pensé à encourager le personnel à rester mobilisé. Nous avons revu les salaires à la hausse, de 30 000 à 50 000 francs pour certains postes, nous avons instauré une indemnité pour les stagiaires : autant d’initiatives qui permettent de relancer l’activité”, a-t-il fait savoir. Il a indiqué que la fréquentation de l’hôpital a augmenté de 40 à 60 % suite à ces mesures. Devant les nordistes, le conférencier s’est félicité d’avoir en parallèle pu payer totalement tous les arriérés de salaires à hauteur de plus de 17 millions de francs. «À ce jour, aucun salaire n’est impayé», a-t-il déclaré, satisfait de cette stabilisation.


Malgré les contraintes, plusieurs améliorations ont été financées sur fonds propres. Il s’agit selon lui de l’acquisition d’une machine de biochimie pour le laboratoire, d’une machine d’anesthésie, d’une machine à laver, la réhabilitation des toilettes, le doublement de la capacité de stockage d’oxygène, ou encore le contrat avec la mairie pour la gestion des déchets médicaux.

«Des spécialistes ont également été mobilisés dont un dentiste et un gynécologue qui interviennent deux jours par semaine, et 72 patients ont pu bénéficier des consultations d’un spécialiste grâce à ces efforts », a-t-il souligné. Cet ex-cadre du Pnud s’est rappelé de l’année 2022 au cours de laquelle, l’hôpital a pu renforcer ses équipements grâce à un partenariat actif avec la diaspora et la Meck Mitsamihuli faisant que des équipements médicaux et des ambulances aient été livrés.

Investissements sur fonds propres

Côté ressources humaines, Zain El Abidine Abdallah a par ailleurs ajouté que l’établissement a procédé au recrutement d’un chauffeur, quatre infirmiers, deux médecins généralistes, un chirurgien vacataire, un anesthésiste et une laborantine actuellement en stage avant son embauche. «Un chirurgien est également en formation au Sénégal, dans le cadre d’un engagement de dix ans au sein de l’hôpital », a-t-il indiqué, annonçant la mise en place d’un service d’écoute pour accompagner les cas sensibles.


Zain El Abidine s’est montré déterminé à poursuivre la modernisation de l’hôpital, insistant sur la nécessité d’un appui clair des autorités nationales et des partenaires techniques et financiers. «Nous avons pu faire beaucoup avec très peu. Mais pour garantir des soins dignes à une population de 85 000 habitants, il faut des moyens, une volonté politique et des partenariats renforcés», a-t-il conclu.

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