Inauguré le 25 mai 2017 par le chef de l’Etat Azali Assoumani et le diplomate Xiao Ming, alors ambassadeur de la République populaire de Chine aux Comores, l’Hôpital de l’amitié sino-comorienne de Bambao-mtsanga a toujours peiné à avoir des patients.
Pourtant, «c’est le premier hôpital de Ndzuani construit dans les normes d’un hôpital. Le service pédiatrique dispose de tout ce qui est nécessaire pour pouvoir sauver le nouveau-né. Le service de néonatologie est nouveau chez nous, et il est équipé d’incubateurs électroniques qui n’existaient pas jusque-là, des plaques chauffantes et autre photothérapie», disait déjà en septembre 2017 le Dr Rakib Ahmed, chef du service pédiatrie.
Près de deux ans se sont écoulées depuis l’intervention de l’intéressé dans nos colonnes mais les choses restent en l’état. Dès hier lundi et «pour drainer plus de patients nous nous sommes convenus de rendre gratuites les consultations dans certains services», affirme El-Pharouk Jaffar Abbas, directeur adjoint de l’Hôpital de l’amitié sino-comorienne de Bambao-mtsanga. Les services concernés sont la stomatologie, l’Orl, l’ophtalmologie, la maternité, la pédiatrie, la chirurgie et les urgences mais également «tout accouchement normal».
Période d’essai
Selon notre source, les médecins et le personnel médical pouvaient passer des jours entiers sans qu’ils aient de patients. «Les gens de Bambao-mtsanga n’hésitaient pas à se rendre dans des hôpitaux d’autres localités plutôt que de venir ici», se plaint El-Pharouk Jaffar Abbas. Ce dernier explique que ce sont les prix qui étaient pointés du doigt par la population. «Les prix sont les mêmes partout mais bizarrement on pointait la cherté des consultations», poursuit notre source.
Alors pour «avoir plus de patients», les consultations sont gratuites depuis hier dans les services cités plus haut. Et à en croire le directeur général adjoint de l’Hôpital, les résultats sont là puisque «le service des urgences et celui de pédiatrie ont reçu beaucoup de patients (hier, Ndlr). Les gens des villages environnants sont aussi venus mais il est encore tôt pour tirer des conclusions sur cette politique». Pour autant, cette gratuité est un essai d’un à deux mois «pour voir ce que ça va donner».
Et pour notamment assurer le fonctionnement de l’hôpital d’autres services et prestations sont payants. El-Pharouk Jaffar Abbas citera, par exemple, l’échographie, la pharmacie, le laboratoire ou encore la radiologie.
Contacté pour recueillir ses appréciations, le ministère de la Santé a préféré reporter notre rendez-vous à une date ultérieure pour un problème d’agenda.
Abdallah Mzembaba