Quatre mois après la suspension de leur mouvement, les contractuels de l’hôpital El-maarouf ont cette fois-ci annoncé vouloir passer à l’acte. Dès ce mercredi 4 décembre, ils partiront en grève pour une durée de 72 heures, a confirmé le comité qui a tenu une conférence de presse, hier. Mais durant ces trois jours, il y aura un service minimum. S’ils sont allés jusqu’à franchir le pas, c’est parce que leurs doléances restent toujours insatisfaites.
Comme en juillet dernier, les revendications tournent autour de cinq points : l’alignement des salaires avec les fonctionnaires, la régularisation auprès de la fonction publique des employés qui se dirigent vers les 40 ans ou encore une mutuelle de santé à hauteur de 100% au sein de l’établissement ainsi qu’une couverture de 50% au niveau des pharmacies externes. C’est à la suite de l’absence d’avancées dans le règlement de leurs revendications que le personnel contractuel, estimé à plus de deux cents agents, a adressé le 19 novembre, au nouveau directeur des lieux, Assoumani Aboudou, un préavis. « Nous n’avons été reçus qu’après avoir envoyé ce préavis, malgré les demandes de rendez-vous classés sans suite. Malheureusement, à l’issue de la rencontre du 25 novembre, chaque partie est rentrée bredouille », ont indiqué les conférenciers qui rappellent avoir procédé même à un contrôle physique sollicité par la hiérarchie.
Commission mixte de juillet
«Nous reconnaissons les efforts déployés par l’État qui a doté l’hôpital d’un scanner. Notre objectif n’est pas de paralyser l’hôpital, ni perturber la venue des patients qui souhaitent se faire soigner. Nous réclamons seulement des meilleures conditions car il apparait clairement que les contractuels restent le cadet des soucis de la direction», a déploré une infirmière du service pédiatrique, dénommée Zoulfati Ali. Cette contractuelle qui travaille à l’hôpital depuis 2016, a énuméré son propos en citant l’exemple de l’aide apportée par l’État à l’hôpital. « La direction a confirmé avoir reçu cet argent. Mais il a servi, nous a-t-on dit, à l’achat de médicaments, de lits, et des draps. Mais ils ont oublié les employés », a regretté la conférencière.
En juillet, pourtant une commission incluant les contractuels, le ministère de la Santé et le Syndicat national des agents de santé avait formulé des solutions qui allaient permettre à l’hôpital d’augmenter ses ressources financières afin d’assurer une revalorisation et une régularité des primes, entre autres.Dans son rapport du 20 juillet, la même commission mixte avait recommandé la mise en place d’un système d’évaluation et de recrutement des stagiaires de l’hôpital qui se trouvent « abandonnés ». Mais toutes ces pistes n’ont pas été approfondies.A ce jour, les agents comptent, hélas, huit mois d’arrières d’impayés de primes de garde. Les salaires en revanche, aussi faibles qu’ils soient, sont versés régulièrement. Après les 72 heures, les contractuels prévoient de renouveler la grève pour trois jours si aucune issue n’est trouvée. Jusqu’ 16 heures, la direction n’avait pas fait la moindre déclaration.