L’hôpital pôle nord de Mitsamihuli risque de vivre des jours voire des semaines difficiles à cause de la greve annoncée par le personnel soignant et formalisée dans un courrier en date du mardi 2 mars et adressé à la direction de l’hôpital pôle nord de Mitsamihuli. Annonçant le maintien d’un service minimum à partir de la semaine prochaine jusqu’à une durée de six jours, le collectif pointe du doigt une «négligence» ou «un manque de considération» de la part de l’administration de l’hôpital après une autre lettre de préavis de grève et de revendications du salaire du mois dernier.
Loin de se limiter à une réduction des heures de travail, il entend passer à une prochaine étape en ce mois de mars. «Sans avis favorable, nous serons obligés de passer à la dernière étape, qui est l’arrêt définitif du travail à partir du 14 mars», peut-on lire dans ce courrier adressé à nouveau à la directrice de l’hôpital. Ce collectif réclame cette fois-ci le paiement de quatre mois sur les six non payés, le recrutement du personnel qualifié suffisant, la valorisation et la reconnaissance du travail abattu du personnel soignant. Et «la nécessité d’avoir un médecin de garde aux urgences pour notre sécurité et la sécurité des patients», a-t-il été mentionné dans la précédente lettre du 19 février.
Baisse des recettes
Face à cette nouvelle crise, la directrice générale de l’hôpital, Zainaba Ahamada, montre tout d’abord les difficultés que rencontre son administration depuis le mois de juin dernier à cause la pandémie. «Nous avons subi une baisse considérable de nos recettes à cause de la Covid-19 car les patients ne s’y présentent pas comme d’habitude. Pourtant, le personnel soignant contractuel est pléthorique. Presque le double du personnel fonctionnaire», s’explique-t-elle. Selon elle, le paiement des salaires a connu une régularité bien que les comptes de l’hôpital affichent zéro franc à sa prise des fonctions comme directrice.
Zainaba Ahamada rappelle qu’une réunion a été organisée l’année dernière pour éviter d’éventuelles irrégularités de paiement des salaires du personnel soignant, en vain. «Nous avons proposé de procéder à des sacrifices en cette période de baisse de recettes ou le chômage technique, le personnel a refusé. Nous avons proposé de payer par demi-salaire à cause de ladite baisse des recettes et le personnel s’est également opposé après en avoir perçu», évoque-t-elle.
La directrice générale de l’hôpital insiste sur le fait que son personnel avait, à l’unanimité, accepté de travailler en attendant la totalité des salaires avec les indemnités de garde dès que possible. «Une autre réunion a eu lieu le 1er octobre dernier entre le personnel et l’équipe de la direction. Nous nous sommes convenus de tolérer les retards de paiement des salaires, de ne pas se procurer des frais de soins, de respecter le calendrier de travail et de respecter le malade et ses accompagnants», dit-il.
En contrepartie, la directrice s’engage à «payer le salaire en entier toutes les fois que la totalité de la masse salariale sera atteinte». Ainsi, après avoir connu des scènes rocambolesques faute d’équipements, le centre hospitalier pourrait cette fois-ci fonctionner au ralenti faute de personnel.