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Infrastructures sanitaires I L’hôpital de Hombo en manque d’unité de radiographie depuis près d’un an

Infrastructures sanitaires I L’hôpital de Hombo en manque d’unité de radiographie depuis près d’un an

Santé | -   Faïza Soulé Youssouf

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En juin, cela fera une année que le Centre Hospitalier de Référence Insulaire ne dispose pas d’unité d’imagerie. L’appareil fourni par le pouvoir central en avril 2022 est tombé en panne au bout de 3 mois. La machine, trop sophistiquée, n’a pas survécu aux dures réalités auxquelles elle a été confrontée.

 

Lorsque Mhoudinou Athoumane s’est rendu aux urgences de l’hôpital de Hombo le vendredi 19 mai dernier, il a rapidement réalisé qu’il ne pouvait pas y passer sa radiographie. Pourtant, son pied, qui avait subitement enflé, nécessitait une attention immédiate.  Je suis contraint de me tourner vers le secteur privé, même si cela implique des coûts plus élevés», a-t-il confié. En effet, les frais pour une radiographie dans les établissements publics varient entre 1000 et 2000 francs, tandis que dans le privé, les patients doivent débourser entre 5000 et 7500 francs, voire davantage dans certains cas. Cette différence de prix est considérable, mais Mhoudinou n’a pas le choix : l’unité de radiographie de l’hôpital de Hombo, à Mutsamudu, est hors service depuis près d’un an.


Au service des Urgences, le docteur Ben Anasse Amdjad reconnait que ce n’est pas facile pour les patients, « mais les radios sont nécessaires pour savoir si, par exemple, il n’y a pas de fracture ou pour poser un diagnostic ». Celui-ci n’a d’autre choix que de diriger les malades vers le privé. Il faut savoir que le Chri a une fréquentation quotidienne de 50 à 75 patients. La demande en imagerie est de 30 à 40 radios par jour, selon une source autorisée.

Diriger les malades vers le privé

Nous avons été reçus dans le bureau d’Ibrahim Salim, le directeur de l’établissement, qui a pris le temps de nous expliquer en détail les causes de cette panne, tout en cherchant à déterminer les responsabilités. «Le seul équipement d’imagerie médicale qui était en service au Chri, a été réceptionné en avril 2022, mais il est tombé en panne seulement trois mois plus tard. La plaque d’acquisition d’image est défectueuse, et nous devons la commander. Malheureusement, nous n’avons pas trouvé de fournisseur adapté capable de nous fournir la pièce endommagée».


Le pouvoir central est intervenu pour venir en aide au Chri en livrant la machine. Cependant, certaines données essentielles n’ont pas été prises en compte. Notre interlocuteur souligne que la responsabilité ne peut être entièrement attribuée à l’État ou à l’établissement, mais qu’elle est partagée. Il souligne que cet appareil est extrêmement sophistiqué et ne s’adapte pas aux exigences de notre situation actuelle. Parmi les nombreuses lacunes identifiées, il y a eu l’absence de mesures de sécurité pour assurer la durabilité de la machine, le manque de formation pour assurer sa maintenance, les coupures d’électricité récurrentes sur un appareil dépourvu de stabilisateur, sans oublier la salle insuffisamment climatisée.


La seule solution actuelle consiste à tenter de réparer la machine qui a précédé celle qui est tombée en panne après seulement 3 mois d’utilisation. Le directeur explique : «Pendant longtemps, la pièce de rechange était introuvable. Elle est maintenant disponible à Madagascar, mais son acquisition nécessite une dépense de 10 millions de francs». En ce qui concerne l’appareil de 2022, aucune mesure ne peut être prise, car il va falloir faire jouer la garantie.Le manque d’une unité d’imagerie dans un hôpital de référence constitue clairement une menace pour la santé publique de la population. Il faudrait sans doute souligner que l’unité d’oxygène est également en panne depuis un mois. Pour pallier ce problème, l’hôpital s’approvisionne en trois bouteilles par jour à Mwali.

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