Sensibiliser sur la riposte des maladies bucco-dentaire a été au cœur des échanges tenues le mercredi 20 mars dans la matinée entre le représentant de l’Oms (Organisation mondiale de la santé) aux Comores, Dr Diarra Abdoulaye, entouré de son personnel et les médias.
A cette rencontre inscrite dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la santé bucco-dentaire, le chef du bureau-pays de l’Oms a fait lecture du message de la directrice de l’Oms pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti selon qui, les affections bucco-dentaires telles que les caries dentaires, les maladies des gencives et les pertes de dents restent répandues dans la région africaine de l’Oms et touchent environ 44 % de la population.
Aucune donnée globale…
En avançant dans son discours, Dr Diarra Abdoulaye a mis en évidence le niveau flagrant de sous-investissement dans la santé bucco-dentaire dans la région africaine de l’Oms.
Il soulignait ainsi la négligence envers cette dimension de la santé. Il a ensuite indiqué qu’en «2019, plus de 70 % des pays de la région ont consacré moins d’un dollar des États-unis par personne et par an aux coûts de traitement des soins bucco-dentaires». Et de regretter le fait que ladite région souffre d’un déficit chronique de personnel de santé bucco-dentaire.
Cette région compte seulement 0,33% de dentiste pour 10 000 habitants, soit un dixième de la moyenne mondiale.
A l’occasion, une mention spéciale a été accordée au Burkina Faso, au Lesotho, au Mali, au Nigéria et à la Sierra Leone pour l’élaboration et la mise en œuvre de leurs politiques nationales de santé bucco-dentaire en 2023.
Atteinte du cœur
Aux Comores cependant, aucune stratégie de lutte contre les différentes maladies bucco-dentaires n’est à ce jour élaborée. Selon le chargé des maladies non transmissibles et des Maladies tropicales négligées (Mtn), Dr Nassuri Ahamada, l’élaboration de ce plan de riposte relève de l’autorité des ministères de la Santé des pays, avec l’aide des partenaires. «C’est ce qui fait d’ailleurs que le pays ne dispose pas de données nationales concernant la santé bucco-dentaire.
Le peu de données disponibles sont de l’île de Ndzuani, où l’Ong Adde intervient depuis deux ans et nous a permis de collecter des informations», a précisé Dr Nassuri Ahamada. Avec une enveloppe de 10 millions 916 mille francs en 2022, Adde a sensibilisé, consulté et remis des kits sanitaires (brosses à dents et pattes de dentifrice) à plus de 1 741 élèves âgés entre 3 et 10 ans dans les écoles publiques de Shiwé, Sangani et Chitsangani dans la commune de Mutsamudu.
En 2023, Adde est intervenu à Koni Ngani et Koni Djodjo avec une enveloppe de 12 millions 916 mille francs. 4 500 élèves des écoles cibles ont été sensibilisés sur les mesures de prévention contre les caries dentaires. 1500 enfants âgés de 5 à 12 ans ont bénéficié du mécanisme de prise en charge au poste de santé de Koni et 125 parmi eux, atteints de maladies buccodentaires, ont été pris en charge par le projet.
Il faut savoir qu’une hygiène bucco-dentaire négligée peut conduire à des maladies chroniques telles que des maladies cardiaques. A Koni, 153 enfants ont bénéficié d’une échographie Doppler dont 68% présentaient des pathologies cardiaques, aux frais de l’Oms.