logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Journée mondiale de la santé Mentale I La protection des femmes et des enfants au menu

Journée mondiale de la santé Mentale I La protection des femmes et des enfants au menu

Santé | -   Adabi Soilihi Natidja

image article une
Le président de l’Association des psychologues comoriens, le psychologue Assadillah Abdallah a regretté le fait qu’aux Comores, la psychologie peine à se faire une place dans la société. Des caravanes de consultations gratuites se sont enchaînées hier dimanche à l’hôpital El-Maarouf et aujourd’hui lundi à Fumbuni. Il n’y a, à ce jour, selon les autorités sanitaires, ni politique ni stratégie nationale sur la santé mentale.

 

L’Association des psychologues comoriens a organisé, samedi 8 octobre dernier, une journée de sensibilisation du personnel de l’hôpital El-Maarouf sous le thème «la protection des femmes, des enfants et des personnes en situation de handicap». L‘évènement entre dans le cadre des activités de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale célébrée le 10 octobre.


La psychologue Hanan Mohamed Hassane a fait savoir que le choix du thème est motivé par le besoin de toucher un nombre important de la population. «Comme vous le savez, les femmes représentent environ 50% de la population et parce qu’ici aux Comores, ce sont des personnes dont dans certaines situations n’ont pas le statut d’adulte et sont toujours sous tutelle d’un homme. Nous nous sommes dits que c’est mieux de parler de ces autres personnes qu’on ne voit pas, les personnes en situation d’handicap afin de mettre le spot-light (la lumière) sur eux en cette journée», a-t-elle indiqué.

Ni politique, ni stratégie nationale sur la santé mentale

Elle regrettera le fait que dans le pays, les maladies mentales soient stigmatisées. «Ce qui est décevant, c’est que directement quand on parle de malade mental, l’image qui nous vient en tête est celle des personnes qui errent dans les rues. Alors qu’il faut savoir que ces cas-là sont un cas parmi tant d’autres. On appelle ça des schizophrènes».La psychologue rappelle d’autres cas de maladies mentales. «Il y a d’autres pathologies mentales qui ne vont pas forcément vous conduire à errer dans la rue», détaillera-t-elle. «L’objectif de notre association est de déstigmatiser la chose. Leur faire savoir qu’il n’y a pas seulement des troubles psychiatriques mais aussi des troubles psychologiques comme la dépression et l’anxiété qui ne font pas forcément de vous une personne folle mais qui va nécessiter d’être aidée».


Dans sa présentation des différents types de violence pouvant entrainer des maladies mentales multiformes, Hanan Mohamed Hassane a énuméré «les violences physiques, sexuelles, psychologiques (négligence) qui ramènent souvent leurs victimes à vouloir tenter le pire». Et de citer les conséquences de ces violences en fonction de l’âge.«Chez l’adulte ce sont les crises d’anxiété, la dépression, les troubles de sommeil et également des troubles de l’alimentation. Cela va jusqu’à nuire à l’estime de soi. Chez l’enfant, plus cette violence a lieu tôt, et plus ses conséquences impactent son développement nerveux, squelettique voire affecter le niveau d’apprentissage», a-t-elle informé.


Le président de ladite association, le psychologue Assadillah Abdallah a regretté le fait qu’aux Comores, la psychologie peine à se faire une place dans la société. L’association n’a aucun partenaire depuis sa création en 2008. «Ce qui limite un peu nos activités», souligne-t-il. Des caravanes de consultations gratuites se sont enchaînées, dimanche à l’hôpital El-Maarouf et hier lundi à Fumbuni.Les intervenants demandent l’implication de tout un chacun pour que leur travail soit pris en considération par les autorités. Pour rappel, lors de la soixante-douzième session du comité régional de l’Oms pour l’Afrique, la ministre de la Santé, Loub Yacout Zaidou, a reconnu que le pays n’a ni politique, ni stratégie nationale sur la santé mentale. Ne serait-il pas temps de s’y mettre ?

Commentaires