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Journée mondiale de la santé mentale I Naissance d’une association d’aide aux malades mentaux

Journée mondiale de la santé mentale I Naissance d’une association d’aide aux malades mentaux

Santé | -   Adabi Soilihi Natidja

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La présidente de la nouvelle association, Farah Moussa, a fait savoir que «dans l’imaginaire africain et comorien plus particulièrement, un malade mental est un possédé du démon, ensorcelé ou frappé de mauvais œil. Son comportement in­habituel, bizarre est ainsi interprété. Tout le monde se tient à distance, personne ne veut le toucher de peur qu’il nous agresse physiquement».

 

L’association «Espoir» qui se fixe l’objectif de venir en aide aux familles et aux amis des personnes atteintes de maladies mentales a été officiellement créée à l’occasion d’une cérémonie qui a eu lieu, lundi 10 octobre, à l’hôtel Retaj. Il s’agit de l’une des activités organisées dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale célébrée chaque année le 10 du mois d’octobre.


La présidente de ladite association, Farah Moussa, a expliqué que le choix de cette date pour annoncer leur association «n’est pas chose fortuite dans le sens où elle consacre toute la réflexion au profit d’une minorité considérée invisible». Elle a fait savoir que «dans l’imaginaire africain et comorien plus particulièrement, un malade mental est un possédé du démon, ensorcelé ou frappé de mauvais œil. Son comportement in­habituel, bizarre est ainsi interprété. Tout le monde se tient à distance, personne ne veut le toucher de peur qu’il nous agresse physiquement».


Farah Moussa fera savoir que c’est exactement pour faire changer les mentalités de certains qu’ils se sont engagés dans cette cause. «Bien que nous ne disposons pas de toutes les structures adaptées pour accueillir les personnes atteintes de maladies mentales, nous avons quand-même décidé de nous lancer avec les moyens de bord. En nous renseignant, on a su qu’il y’a un pôle santé mentale à El-Maarouf animé par un médecin psychiatre et une infirmière, ainsi que des psychologues «, a-t-elle indiqué, précisant avoir compris que tous les moyens sont là mais éparpillés.

Près de «5%» de la population comorienne souffrirait de dépression

«Donc, notre premier défi est de rassembler toutes ces parties, psychiatre et psychologues, afin d’espérer de bons résultats», a-t-elle déclaré confiante et de regretter le manque d’un siège. Elle citera les missions de ladite association. «Nous comptons être une force de propositions que ça soit au niveau des textes législatifs et au niveau médical. Nous allons aider les familles de ces malades en préparant leurs cadres d’accueils car si on arrive à soigner ces malades mentaux, leur entourage doit être sensibilisé sur les comportements à avoir avec eux de crainte qu’ils ne rechutent», a expliqué Farah Moussa insistant sur le fait qu’ils comptent sur l’appui de l’Etat pour la réussite de leurs missions.


Le conseiller Nadjimoudine Youssouf Mbechezi, représentant la ministre de la Santé, a salué les initiateurs de cette association. S’appuyant sur un article du journal Al-watwan datant de 2018, il rappellera que «de janvier 2015 à octobre 2017, le psychiatre Dr Mistoihi Hassani Msoma a déclaré avoir reçu et consulté 659 patients parmi lesquels 225 cas de schizophrénie, 96 cas de troubles dépressifs, 93 cas d’épilepsie et 72 cas de troubles anxieux.

La même année, en avril, le ministère de la santé a organisé une conférence autour de la dépression. Les données présentées faisaient état de 11 tentatives de suicide en 2016 et près de 5% de la population comorienne souffrirait de dépression». Même s’il est difficile de confirmer ces données en l’absence d’une enquête officielle. Et Nadjimoudine Youssouf Mbechezi d’ajouter : «bien que depuis, les chiffres ne sont plus officiellement communiqués, il faut noter qu’ils nous ont permis de prévoir dans le plan de construction de l’hôpital El-maarouf, un service dédié à la santé mentale ».


Dans son allocution dédiée à cette journée célébrée partout dans le monde avant-hier lundi 10 octobre, la directrice de l’Oms pour l’Afrique Dr Matshidiso Moeti a dénoncé «le faible niveau du financement consacré à la santé mentale en Afrique demeurant un défi majeur». Tout en exprimant l’urgence de renforcer les systèmes de réglementation afin de combler les failles qui permettent à de si jeunes gens de se procurer de l’alcool aussi facilement.

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