A l’instar des autres pays, l’Union des Comores a célébré, le 24 mars dernier, la journée mondiale de lutte contre la tuberculose. La cérémonie commémorative a eu lieu tôt dans la matinée à la salle de conférence de l’école de santé, en présence du ministre des Sports représentant la ministre de la Santé et du représentant intérimaire de l’organisation mondiale de la santé à Moroni.
Le thème retenu pour cette année est “Avis de recherche : des chefs de file pour un monde exempt de tuberculose”, qui vise à susciter l’engagement de tous pour mettre fin à la tuberculose. Cet engagement devrait se concrétiser au niveau politique, c’est-à-dire à celui des chefs d’Etat et des ministres de la Santé, mais aussi à tous les autres niveaux, des maires, des gouverneurs, des parlementaires et des dirigeants communautaires.
A travers ce thème, l’Oms vise à créer une dynamique en vue de la première réunion de haut niveau de l’assemblée générale des Nations unies sur la tuberculose, qui doit se tenir en septembre prochain et au cours de laquelle des chefs d’Etat et de gouvernement et des acteurs clés décideront de mettre fin à la tuberculose par des interventions urgentes et intégrées dont le but est de parvenir à un monde exempt de tuberculose. Selon le rapport annuel de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), 10,4 millions de cas de tuberculose ont été enregistrés en 2017.
Lors de son intervention, le représentant par intérim de l’Oms aux Comores, Dr. Abdoulaye Diarra, qui a lu le message de la directrice régionale de l’Oms a rappelé que malgré le succès remarquable obtenu dans la lutte anti tuberculose, la région africaine continue de ployer sous la plus lourde charge de tuberculose au monde et leurs systèmes de santé ne détectent que la moitié des cas de tuberculose existants.
Selon lui, la région Afrique compte aussi le plus grand nombre de patients co-infectés par le Vih et la tuberculose, et nous assistons à une progression inquiétante de forme de tuberculose résistante aux médicaments courants. Alors que les gouvernements ne mobilisent qu’un quart des ressources requises pour la prise en charge appropriée des patients tuberculeux, et 40% des besoins financiers en matière de lutte contre la tuberculose ne sont toujours pas comblés.
Augmenter le taux de dépistage
Pour la ministre de la Santé, Rachid Mohamed Mbaraka Fatma, la commémoration de cette journée ne se limite pas au 24 Mars mais c’est un processus continu de sensibilisation, d’information et d’éducation des communautés en vue d’atteindre l’objectif de l’Oms, celui de dépister 80% des cas de tuberculose et d’en guérir 85% d’ici 2030. Et puis d’éviter un quart des cas de tuberculose et un quart de décès liés à cette maladie.
Pour elle, le défi du gouvernement comorien est de réduire la morbidité et la mortalité liées à cette maladie à l’horizon 2020. Elle fait savoir que le ministère de la Santé s’est fixé comme objectifs, d’augmenter le taux de dépistage de la tuberculose à plus de 75% et maintenir un taux de guérison supérieur à 85%. La ministre de la Santé a fait savoir que le problème que pose la tuberculose est la peur : peur d’être tuberculeux, peur d’être indexé avec sa famille, peur d’être rejeté par les siens, peur d’être mis à l’écart dans la société. Or, personne ne devrait avoir peur, ni avoir honte.
Car, aujourd’hui, il existe des médicaments gratuits, pour guérir la tuberculose. Rachid Mohamed Mbaraka Fatma a annoncé que le pays dispose des médicaments efficaces pour guérir la tuberculose, même chez des personnes également infectées par le Vih/Sida. Des équipements de haute précision pour le diagnostic de la tuberculose et des radiographies mobiles sont désormais disponibles dans le pays plus particulièrement à Ndzuani et Ngazidja. Selon elle, en moins de 3 heures, les techniciens arrivent à confirmer la maladie, pourtant dans les années antérieures, il fallait des mois, pour avoir les résultats venant de l’extérieur.