La journée mondiale du diabète a été célébrée comme dans plusieurs pays, le samedi 22 novembre. Des pas, des chants et des cris de joie se sont mêlés, lors de la grande marche de sensibilisation organisée à l’occasion. Rassemblant des centaines de personnes, la marche qui a débuté au Palais du peuple jusqu’à l’ancien siège du Conseil de l’île, s’est déroulé dans une ambiance festive et profondément engagée.Hommes, femmes, enfants, jeunes sportifs, membres de différentes associations, tous ont marché sous un soleil de plomb, avec des casquettes et des tee-shirts rouge floqués «Marche, exprime et libère-toi ! Diabète et bien-être». De l’eau était distribuée tout au long du trajet pour encourager les participants, déterminés à porter un message fort : «la prévention passe par le mouvement».
À l’arrivée au Conseil de l’île, les associations présentes ont immortalisé l’instant en montrant leurs pancartes. L’Association de lutte contre la malnutrition aux Comores, Eboly Magic Girl engagée contre l’endométriose, ou encore le Club des amis unis pour le sport et le bien-être ont rappelé la diversité des causes qui tourne autour de la santé publique. Partout, des messages étaient visibles : «On peut vivre avec un diabète et vivre bien ! La société entière mobilisée pour le bien-être des patients».
Des associations mobilisées pour la santé
Dans son discours, la représentante de l’Oms, Triphonie Nkurunziza, a tiré la sonnette d’alarme. Selon elle, l’Afrique connaît une hausse sans précédent du diabète, nourrie par l’évolution des modes de vie, l’augmentation du surpoids et l’accès insuffisant aux soins préventifs. «Nous disposons d’une fenêtre d’intervention de 15 ans pour éviter l’évolution vers un diabète avancé», a-t-elle rappelé. Une prévention efficace, couplée de l’exercice physique, une alimentation saine et un suivi médical, peut freiner l’apparition de complications graves, à l’entendre.
Une prise de conscience collective
Cette année, le thème international «Diabetes Across Life Stages» souligne que la maladie peut toucher toutes les étapes de la vie, des enfants aux personnes âgées, et appelle à des réponses adaptées. Selon les données de l’Oms, 24 millions d’adultes âgés de 20 à 79 ans vivent actuellement avec le diabète dans la région africaine. Un chiffre qui pourrait atteindre 60 millions d’ici 2050, sachant qu’une grande partie reste encore non diagnostiquée.Représentant le ministre de la Santé, le ministre premier, Aboubacar Said Anli, a, lui aussi, souligné l’ampleur du phénomène. «Ce n’est pas un problème comorien, c’est mondial», a-t-il déclaré. Selon lui, «sur 100 personnes, 10 Comoriens vivent avec un diabète, ce qui est inquiétant».
Le ministre premier a regretté le manque d’activité physique dans le pays. «Nous restons assis toute la journée dans nos bureaux, nous ne consommons pas assez de fruits… Si nous voulons être en bonne santé, il faut changer nos habitudes», a-t-il insisté. Appelant à se faire dépister régulièrement, Aboubacar Said Anli a rappelé la prochaine grande journée de dépistage prévue le vendredi 28 novembre à Sambakuni, tout en espérant une mobilisation massive. L’ancien directeur général de la Santé a assuré vouloir désormais intégrer une marche quotidienne dans sa routine. «Après la marche d’aujourd’hui, je me sens léger», a-t-il confié.Après les discours, un grand moment de fitness collectif a rassemblé les participants malgré la chaleur et la transpiration. Entre rires et encouragements du coach, tous semblaient déterminés à profiter de cette occasion rare pour bouger ensemble. «Je profite aujourd’hui, car je ne sais pas si demain j’aurai le courage de me lever pour faire du sport. Pourtant, je sais que c’est bon pour mon corps», a lancé un participant, essoufflé mais souriant.

