La Journée mondiale du diabète a été célébrée à travers le monde le 14 novembre 2018. Aux Comores, l’événement a été repoussé au samedi 24 novembre dernier à Helendje ya Mbude, au nord-ouest de Ngazidja sous le thème «la famille et le diabète». Les autorités sanitaires évoquent des raisons de calendrier pour expliquer le retard constaté concernant l’organisation de l’évènement. Sur le terrain, on apprendra que 5% des personnes âgées de plus de 40 ans souffrent du diabète. Un chiffre assez conséquent pour une population de moins d’un million d’habitants. Et, toujours selon les données, ce sont les hommes qui sont les plus touchés. La montée du diabète serait due à plusieurs facteurs. «62% des adultes ne pratiquent aucune activité physique ; 20% des plus de 20 ans présentent une surcharge pondérale et 85,7% des adultes consomment moins de cinq portions de fruits et légumes par jour», explique le directeur de cabinet du ministère de la Santé, Mohamed Abdou Mhadjou, qui représentait pour l’occasion; la ministre Dr Rashid Mohamed Mbaraka Fatma.
Mais plus grave encore, les Comoriens ne se font pas dépister. Quand la maladie pointe son nez, il est déjà trop tard. «Sa découverte, fortuite parfois, se fait au décours d’une complication souvent mortelle», poursuit Mohamed Abdou Mhadjou dans son discours. C’est ainsi que les autorités sanitaires et l’Ong Santé Diabète appellent vivement la population à se faire régulièrement dépister. Hier à Helendje, un dépistage a été organisé sur place pour permettre à la population locale de diagnostiquer un éventuel diabète. On notera que le dépistage du diabète est gratuit. Le coordinateur technique de l’Ong Santé Diabète, Ahmed Mohamed, est revenu sur les efforts déployés dans la lutte contre la maladie.
Entre le plan stratégique des mala-dies non transmissibles (Mnt) et le projet de supervision de la maladie en collaboration avec l’Ong Santé Diabète notamment, tout est fait pour soutenir la lutte. Ahmed Mohamed citera en exemple la facilitation de l’accès aux médicaments, les différentes formations à l’endroit du personnel médical ou encore «la distribution de lecteurs d’hémoglobines glyquées» dans certains hôpitaux comme Mbeni, Samba-Nkuni, Uziwani ou encore Moroni. Ces derniers permettent, selon le coordinateur de l’Ong Santé Diabète, de savoir l’évolution de la maladie pendant les six derniers mois. Seulement, ces efforts sont encore insuffisants et «chaque individu, chaque communauté, chaque département ministériel et tous nos partenaires y compris la société civile devront être parties prenantes dans la lutte contre les maladies non transmissibles. C’est à ce titre que nous avons intégré les Mnt dans les actions prioritaires du ministère de la Santé et du gouvernement, à travers notamment la santé communautaire».