L’association comorienne Vitilikom a célébré, hier mardi 25 juin, la journée mondiale du vitiligo au Retaj Moroni hotel. Au cours de la célébration tenue dans la matinée, les interventions tournaient autour de l’acceptation de la maladie par les patients et par leur entourage. Pour le président et le doyen de ladite association, Fouad Goulam, le vitiligo est une maladie qui n’a rien à cacher. «On peut tout faire avec les autres», a-t-il soutenu, indiquant que cette maladie, qui se manifeste par des zones de peau dépigmentée de taille plus ou moins importante, sur le visage, les pieds, les mains et les articulations, touche 2% de la population mondiale.
Il a remercié tous ceux qui ont pris part à cette cérémonie, surtout ceux qui ne sont pas membre de l’association, estimant que c’est une marque de «soutien» et d’ «amour» envers eux.
Le doyen des patients atteints du vitiligo dans le pays a exhorté tout le monde à briser le tabou sur cette maladie, précisant qu’il n’est ni contagieuse, ni physiquement douloureuse. «Les dommages sont surtout psychosociales», a expliqué docteur Asmakou Mina Said. «C’est difficile pour certains patients de voir subitement des taches blanches apparaitre sur le corps. Accepter la maladie est la phase la plus compliquée, sans oublier les nombreuses questions que certains se permettent de poser aux patients comme : t’es-tu brûlé ? Que t’arrive-t-il ?», a-t-elle poursuivi. Et d’expliquer que 58% des personnes atteintes du vitiligo vivent une dépression au quotidien et que cela a un impact sur l’estime de soi.Les personnes atteintes de vitiligo rencontrent, toujours selon docteur Asmakou Mina Said, des difficultés relationnelles car certains partenaires ont du mal à accepter cela, sans oublier la discrimination.
«Se surpasser comme Fouad Goulam»
«Heureusement que les sensibilisations qui se tiennent sur l’acceptation de la maladie donnent des fruits, surtout dans notre pays. En France, certains sont obligés d’utiliser du fond de teint ou du maquillage pour cacher les taches», a fait savoir Fouad Goulam. «L’incompréhension du développement de cette maladie et le déni sont les facteurs majeurs des changements personnels, pouvant évoluer à l’isolement social, voire le suicide», a ajouté le docteur Asmakou Mina Said. Le dermatologue a fait savoir qu’environ soixante-dix-sept personnes portent le vitiligo dans le pays. «Ce sont en tout cas ceux que j’ai pu consulter. Mais je crois qu’ils sont bien plus nombreux», a-t-il estimé.La journée s’est achevée avec des témoignages de membres de l’association, tous reconnaissants envers Fouad Goulam pour son soutien et son exemple inspirant dans la lutte contre le vitiligo.