Pour faire le point sur l’évolution des travaux au Centre hospitalier régional de Fomboni, la gouverneure de Mwali, Chamina Ben Mohamed, a rencontré ce mardi 6 mai le personnel médical et administratif de l’établissement. Il s’agissait de sa première visite officielle dans cet hôpital depuis sa prise de fonctions à la tête de l’exécutif de l’île, il y a un an.
À cette occasion, la directrice régionale de la santé, Sitty Fatima Mohamed Dakoine, a présenté un état des lieux des chantiers en cours, tout en exposant les principales difficultés auxquelles fait face le Chr, notamment en matière de renforcement de la couverture sanitaire.

Selon elle, l’hôpital de Fomboni est désormais équipé de la plupart des outils nécessaires pour offrir des soins de qualité à la population. Cependant, les ressources humaines restent insuffisantes : plus de la moitié du personnel est composé de bénévoles. «L’hôpital manque de spécialistes. Le gouvernement a certes octroyé des bourses à certains médecins pour des spécialisations, mais cela reste insuffisant, car les besoins sont multisectoriels. Les bénévoles travaillent et fournissent beaucoup d’efforts mais ils doivent parfois se tourner vers d’autres activités pour subvenir aux besoins de leurs familles», a-t-elle expliqué.

La directrice a également déploré le manque de budget de fonctionnement de l’institution. «Pour obtenir une rame de papier, il faut attendre qu’une activité sanitaire soit organisée, comme un atelier, pour pouvoir récupérer quelques fournitures. Pourtant, l’hôpital génère des recettes pour l’État », a-t-elle regretté.Elle a ensuite évoqué la situation du paludisme sur l’île. Entre janvier et avril de cette année, 100 cas ont été enregistrés dans les structures sanitaires de Mwali. Bien que cette résurgence soit préoccupante, elle estime qu’elle peut être contenue avec des mesures appropriées.

«Cette maladie, que nous avions réussi à éradiquer les années précédentes, nécessite une réponse rapide et coordonnée», a-t-elle préconisé. Une visite guidée a permis à la gouverneure de se rendre dans chaque service de l’hôpital, à la rencontre des soignants et des patients. Au pôle mère-enfant, le gynécologue Mohamed Boinariziki a lancé un avertissement contre la politisation de l’hôpital. « Il y a des médecins qui veulent faire de la politique ici. C’est dangereux : c’est un virus qui pourrait impacter sur l’accueil et le traitement des patients. On vient ici pour soigner, pas pour créer des clans à des fins politiques», a-t-il déclaré avec fermeté.

La gouverneure s’est dite satisfaite

Il a également appelé les autorités à procéder à une réhabilitation complète de l’établissement : «Le service des urgences doit être rénové et équipé. C’est la porte d’entrée de tout patient en situation critique. Le Chr de Fomboni doit devenir un pôle de référence en matière de santé, et non une simple structure de soins.»À l’issue de sa visite, la gouverneure Chamina Ben Mohamed s’est dite satisfaite et consciente des défis à relever. «Depuis que j’étais députée à l’Assemblée nationale, j’entendais parler de cette politisation au Chr de Fomboni. J’avais même porté le débat à l’hémicycle, sans qu’aucune solution concrète ne soit trouvée. Aujourd’hui, je prends cet enjeu très au sérieux. Mais ce que j’ai remarqué aussi, c’est que les secteurs de l’éducation et de la santé connaissent de progrès remarquables, comparativement à d’autres secteurs», a-t-elle conclu.