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Le directeur général d’El Maarouf face à la presse I Nicolas Moussa M’madi dresse le bilan de ses douze mois à la tête de l’établissement

Le directeur général d’El Maarouf face à la presse I Nicolas Moussa M’madi dresse le bilan de ses douze mois à la tête de l’établissement

Santé | -   Abouhariat Said Abdallah

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Le patron du Chn El-Maarouf a abordé, à cette occasion, plusieurs sujets notamment celui relatif à la démolition de l’ancien bâtiment du Chn et les contraintes que rencontre l’établissement avant de dévoiler le bilan des services et la gestion administrative et financière.

 

Le directeur général du Centre hospitalier national (Chn) El-Maarouf s’est entretenu avec la presse, samedi dernier, pour faire le bilan des douze mois à la tête de l’établissement, entre autres. Nicolas Moussa M’madi a commencé par évoquer le projet de démolition de l’ancien bâtiment du principal établissement hospitalier du pays pour le projet en cours de construction d’un Centre hospitalier universitaire (Chu), à l’initiative des autorités du pays. Il saluera, au passage, «cette initiative louable» qui profitera à la population.

50.000 consultations réalisées en un an

«Etre soigné dans son pays et près de la famille, c’est ce que tout le monde souhaite», fait-il ainsi remarqué. Le directeur du Chn a évoqué la possibilité de multiplier de nombreuses spécialités et de bénéficier de la coopération régionale. «Nous devrons accueillir des médecins qui travailleront dans des conditions réelles», a souligné Nicolas Moussa M’madi qui se felicite «d’un bilan annuel encourageant». Il a abordé, dans la foulée, le bilan du fonctionnement du centre hospitalier. A l’en croire, l’hôpital a accueilli 10.000 hospitalisations sur 50.000 consultations réalisées en un an. La moyenne journalière a été de 50 admis en urgence, soit 18.000 patients en 2019 avec un taux d’hospitalisation de 16% des malades pris en charge aux urgences. Le service de la maternité s’est occupé de 2.300 naissances avec 1.675 accouchements à voie basse et 620 césariennes. L’unité d’hémodialyse, quant à elle, a pris en charge 80 patients dont 42 nouveaux cas. Au total, 4717 séances ont été réalisées dans ce service.


Quand au service de réanimation et des opérations chirurgicales, communément appelé «Dubaï», 2000 interventions chirurgicales ont été réalisées et 250 patients hospitalisés en réanimation pendant 2 à 5 jours. Selon toujours lui, 12 à 15% des personnes hospitalisées à Dubaï ne paient pas le service, mais que le problème d’impayés n’est pas le plus gros souci dans ce service, mais «plutôt les familles des patients qui évacuent leurs malades», et qui mobilisent beaucoup de fonds pour le rapatriement.

Régularité des salaires

Concernant la gestion des ressources humaines, l’hôpital emploie 654 agents dont deux tiers de contractuels et un tiers de fonctionnaires. Il compte 66 médecins et 247 infirmiers et sages-femmes. Notons que le budget de fonctionnement du centre hospitalier national d’El-Maarouf est de neuf cent millions une subvention de l’Etat estimée à trois cent millions, soit 33% du budget de fonctionnement. Pour le directeur, il y a un potentiel à El-Maarouf, et il salue «la bravoure des médecins qui ont su relever plusieurs défis depuis qu’il est à ce poste». Il citera, à titre d’exemple, la gestion des patients lors du passage du cyclone Kenneth, les accidents aux portes de Mitsamihuli parmi tant d’autres, les opérations chirurgicales à haute technicité, la mise en place de la méthode Kangourou qui a contribué à la diminution de la mortalité néonatale, insistant que les médecins ont su relever tous ces défis. En outre, l’hôpital mobilise en moyenne 30 millions par an pour l’achat de l’oxygène.


Du haut de ses 15 ans d’expérience en gestion hospitalière, Nicolas Moussa Mmadi a su assurer la régularité des salaires, ce qui a contribué à entretenir, selon lui, «un climat de confiance» entre la direction et le personnel. «La gestion financière ne s’improvise pas», dit-il. «Nous avons su, durant cette période, renforcer la structure administrative par la régularité des salaires, la gestion des commandes, de même nous avons relancé le service de laboratoire, l’acquisition d’une radiologie numérique, d’une échographie et d’un amplificateur de brillance», a-t-il souligné. Il ajoutera qu’on ne peut pas exiger des personnes d’être présentes si elles ne sont pas payées, surtout qu’il y’a une «limitation matérielle dans certains services».

Des formations continues

Et de poursuivre : «il ne suffit pas de mettre un médecin dans un service, c’est un ensemble, il faut du matériel, des équipements», avance ce gestionnaire qui dit faire de la propreté et l’hygiène son cheval de bataille. Parmi ses perspectives, le directeur Nicolas Moussa Mmadi entend améliorer l’accueil, par des services tels que l’orientation et l’information des patients, améliorer l’environnement et les conditions d’hébergement, un plan d’entretien de l’annexe de Mde, garantir l’accès à des toilettes propres, lutter contre les infections nosocomiales.
Parmi les actions futures pour améliorer l’accueil, il y a l’installation d’un Mobil Home (préfabriqué) pour les activités d’hospitalisation de chirurgie, la climatisation ou la ventilation des espaces, la création d ‘un site internet et l’acquisition d’un scanner. Le directeur entend, en outre, développer la formation continue et il envisage définir et adopter la politique de formation continue, identifier les ressources internes et encadrer les stagiaires. «Nous ne pouvons pas parler de sécurité des soins sans assurer une formation du personnel tout au long de la carrière», souligne le directeur général qui dit avoir gagné la confiance en interne avec les professionnels.

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