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Lutte contre la filariose : Aucune ligne budgétaire prévue pour la prise en charge des effets secondaires indésirables

Lutte contre la filariose : Aucune ligne budgétaire prévue pour la prise en charge des effets secondaires indésirables

Santé | -   Abouhariat Said Abdallah

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Le traitement de masse pour la prévention contre la filariose a débuté le 15 septembre. La campagne a commencé à Ndzuani où 7 personnes sur 100 souffrent de cette terrible maladie contre 3 personnes sur 100 au niveau national. Selon les prévisions de l’Oms, si 65 à 70 personnes sur 100 prennent les médicaments, le pays arrivera à couper sa chaine de transmission. Toutefois, les autorités regrettent le manque de ligne budgétaire pour la prise en charge des effets secondaires.

 

Le traitement de masse de la prévention contre la filariose a débuté le 15 septembre dernier. Il comprend la prise de médicament, l’analyse et la surveillance qui dure trois mois. La population comorienne est tenue de prendre ces médicaments pour prévenir la maladie qui peut être handicapante.
Tous les comoriens sont concernés à part les parturientes, celles qui allaitent et les enfants de moins de 2 ans. Toutefois, les consommateurs déplorent le manque de sensibilisation de cette campagne.

En effet, ceux qui ont eu des effets secondaires après la prise des médicaments ne savent pas vers qui se tourner. Certaines personnes rechignent tout simplement à  en prendre des médicaments pendant que d’autres les récupèrent pour  les mettre à la poubelle. Ce qui peut faire échouer cette campagne, financée à hauteur de 100 millions par l’Organisation mondiale de la santé.

Le Dr Tadjidine Youssouf médecin biologiste spécialiste de la lutte contre la filariose proteste en disant qu’un travail de sensibilisation a été effectué  avec les Ong mais ces dernières n’ont pas pris le relais.
Pour sa part, le Dr Ahamada Saïd Fazul directeur général de l’Agence nationale des médicaments et des évacuations sanitaires, estime “qu’il y a eu une erreur car lorsqu’on fait un traitement de masse, il faut faire de la pharmacovigilance qui se charge de la surveillance des risques d’effets secondaires indésirables résultant de l’utilisation des médicaments”.

Selon lui, la population devrait être avertie des possibles effets secondaires et un budget spécial qui prendrait en charge ceux qui en souffriraient aurait dû être prévu.  “Aucune prise en charge n’est prévue pour les effets indésirables dans cette campagne, chacun se prend en charge lui-même ce qui n’est pas normal” lance-t-il. Ce que ne nie pas le spécialiste de la lutte contre la filariose.

En effet le Dr Tadjidine Youssouf, regrette lui aussi le manque de ligne budgétaire pour la prise en charge des personnes qui ont eu des effets secondaires. “A Mwali, nous avons pris les précautions et il y a un budget en cas d’effets secondaires. Et en cas d’hydrocèle et éléphantiasis il y a un volet chirurgical pris en charge par l’Oms” rassure le praticien.

Les effets secondaires peuvent être les picotements, gonflement des pieds, rougeur de la peau, hydrocèle, éléphantiasis. “Nous avons pris les précautions, il y a des superviseurs chargés de contrôler les distributeurs et c’est envers les superviseurs qu’on doit se tourner, et ces derniers vont guider le patient vers le médecin ou le district le plus proche” fait savoir le Dr Tadjidine Youssouf.


Mettre l’accent  sur la surveillance

Le directeur général de l’Agence nationale des médicaments et des évacuations sanitaires soutient que son agence n’est pas encore fonctionnelle, mais lorsqu’elle le sera, ce genre de problème ne se posera pas. “La population sera notifiée en cas de traitement de masse et la prise en charge des effets secondaires sera prise en compte, contrairement à la campagne actuelle où il n’y a pas eu la sensibilisation adéquate” martèle le Dr Ahamada Saïd Fazul.
Par ailleurs, selon toute vraisemblance, la campagne s’est bien déroulée à Ndzuani et Mwali contrairement à Ngazidja où certaines personnes refusent de prendre les médicaments. Pour le Dr Ahamada Saïd Fazul,

 

il est plus facile de distribuer des médicaments, mais le plus dur c’est la surveillance qui se fait à vie et il faut mieux s’organiser pour la surveillance.

 
L’autre problème soulevé dans cette campagne concerne les distributeurs qui ne sont pas informés, sur la campagne. Dans cet onglet, le Dr Tadjidine Youssouf indique que 474 agents ont été engagés par le commissariat à la Santé de Ngazidja pour distribuer les médicaments toutefois, ils n’ont pas tous les notions qu’il faut pour sensibiliser, mais pour la prochaine fois, ils seront plus vigilants.


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