La Direction régionale de la santé (Drs) de Mwali a organisé une conférence de presse, ce samedi 30 novembre, pour annoncer le lancement officiel d’une campagne de lutte contre la malnutrition. Cette opération, prévue du 6 au 8 décembre, se déroulera dans toutes les localités de l’île et ciblera des enfants âgés de 6 mois à 5 ans.
L’objectif est d’évaluer leur état nutritionnel en vue d’une meilleure prise en charge.
Lors de cette rencontre avec la presse, le docteur Sitty Fatima Dhakoine, directrice régionale de la santé à Mwali, a précisé les modalités de la campagne. « Nous prévoyons de dépister 911 bébés âgés de 6 à 11 mois, ainsi que 8200 enfants de 1 à 5 ans. Parallèlement, ces enfants recevront de la vitamine A pour renforcer leur système immunitaire, ainsi que de l’albendazole, un déparasitant qui lutte contre les parasites intestinaux », a-t-elle prévenu. Elle a également lancé un appel à la coopération des familles pour garantir le succès de cette opération. « Nos agents sanitaires iront de porte à porte pour atteindre cette population cible. La malnutrition est une maladie grave mais curable, contrairement à ce que pensaient nos aînés. Elle est responsable de nombreux décès infantiles dans le monde et aux Comores », a-t-elle ajouté.
Une enquête menée en 2022
La directrice de la santé a rappelé les multiples signes de la malnutrition et ses graves conséquences : perte de poids, retard de croissance, affaiblissement du système immunitaire, dysfonctionnement des organes, voire retard mental. « Cette pathologie affaiblit les enfants, les rend vulnérables aux infections et ralentit leur développement global. L’administration de vitamine A et d’albendazole est cruciale pour prévenir ces complications », poursuit le médecin. Les chiffres sont alarmants : selon une enquête menée en 2022 par la Drs, 19 % des enfants de Mwali souffrent de malnutrition. Au niveau mondial, cette maladie touche environ 700 millions d’enfants, et en Afrique, 10 % des moins de 5 ans en sont affectés.
Parmi les causes identifiées figurent la pauvreté, le non-allaitement maternel remplacé par des aliments inadaptés, ainsi que des diarrhées fréquentes, qui privent l’enfant des nutriments essentiels. Malgré cette situation préoccupante, le docteur Dhakoine a tenu à rassurer : « À Mwali, chaque enfant souffrant de malnutrition bénéficie de traitements gratuits. Nous comptons sur le soutien des familles pour mener à bien cette campagne et améliorer la santé de nos enfants».
Abdillahi Housni