Les autorités de santé nationales ont, à travers l’Unicef et l’Agence japonaise de coopération Internationale (Jica), procédé à la remise officielle d’une ambulance au poste de santé de Nkurani ya Sima, à Mbadjini ouest, avant-hier mercredi. Une remise qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la malnutrition infantile dans le pays. A cette occasion, le premier adjoint de la représentante de la Jica à Madagascar, Igawa Haruhiko, a dit espérer que les ambulances et l’appui technique apportées pourront renforcer davantage le système de référence des cas de malnutrition graves des îles et ainsi sauver des vies. Il a rappelé avoir mis en place en collaboration avec l’Unicef en 2012 le projet de soins nourriciers pour le développement de la petite enfance dans l’objectif réduire la malnutrition aigüe sévère des enfants de moins de 5 ans, par une approche multisectorielle en synergie avec la santé, l’alimentation, l’eau, l’hygiène et l’assainissement.
«Plusieurs activités sont mises en œuvre à travers ce projet. il s’agit de la promotion de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, la prévention de la malnutrition et la détection précoce des cas grâce aux sensibilisations communautaires, la réhabilitation et l’équipement de 13 centres de santé pour une meilleure prise en charge de la malnutrition aiguë sévère font partie intégrante de ce projet phare», a-t-il fait savoir. Et d’ajouter le renforcement des capacités des agents de santé et des points focaux nutrition. Selon toujours Igawa Haruhiko, depuis le démarrage dudit projet, des campagnes de distribution de Vitamine A associée à un dépistage de la malnutrition ont été menées. Près de 98 agents du service de nutrition ont été formés en eau, hygiène et assainissement.
«Réduire les risques…»
75 experts de la santé ont été formés sur les soins maternels Kangourou et soins d’urgence aux nouveau-nés. De son côté, celle qui représentait la cheffe du bureau-pays de l’Unicef, Beatrice Wakimunu-Lelias, a fait savoir que le gouvernement comorien a fait de la lutte contre la malnutrition une priorité pour l’émergence du pays. Et d’indiquer que «l’enquête Mics de 2022 a révélé que 18,2% des enfants comoriens souffrent de retard de croissance. 9,1 sont en sous poids, 5,1 sont émaciés et l’allaitement maternel exclusif se situe à 23%». Ceci voudrait selon elle dire que «nous devons encore fournir des efforts pour garantir un meilleur avenir à nos enfants». Pour sa part, l’inspecteur général de la Santé, docteur Mohamed Ridhoine a appelé les agents de santé exerçant au poste de santé de Nkurani ya Sima à bien entretenir cette ambulance pour des fins meilleures.
Les notables de ladite localité ont exprimé leur remerciement aux autorités nationales ayant choisi de leur faire cette offre, qui leur permettra d’éviter d’ores et déjà le transfert, surtout des femmes accoucheuses, en bus vers les hôpitaux de référence. «En 2023, on a fait 10 évacuations de femmes accoucheuses. Deux des accouchements étaient à risque car l’un a accouché dans le bus. Et nous n’oublierons jamais ce geste humanitaire. Cette année, on a eu 70 femmes accoucheuses dont 12 partis à Moroni pour les soins. On a déploré le décès d’un enfant deux semaines après», a témoigné la sage-femme d’Etat de la maternité de Nkurani ya Sima, Mariata Hadji Saandi Kassim. Une autre ambulance sera remise à la localité de Ndrondroni à Mwali.
