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Lutte contre la résistance aux antimicrobiens I Des autorités comoriennes sensibilisées sur les conséquences

Lutte contre la résistance aux antimicrobiens I Des autorités comoriennes sensibilisées sur les conséquences

Santé | -

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L’Oms a convié ces autorités pour les sensibiliser des dangers que la résistances anti bactérienne pourrait engendrer, mais également pour coordonner avec eux sur les actions à mener pour face à cette menace qui pourrait affecter les secteurs de la santé publique et de l’économie.

 

La résistance aux antimicrobiens (Ram) a fait l’objet d’une rencontre de sensibilisation des autorités comoriennes, organisée par l’Oms, mardi dernier, à l’hôtel le Retaj. Cette réunion a rassemblé des experts et des représentants des secteurs de la Santé, de l’Agriculture et de l’Elevage. Cet atelier visait à favoriser l’échange et le partage d’expériences «afin de définir des actions concrètes pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens».

La santé publique et l’économie du pays

A l’occasion, la représentante de l’Oms aux Comores, Nkurunziza Triphonie, a souligné dans son discours que la résistance aux antimicrobiens constitue un défi majeur pour la santé publique et l’économie du pays. «Nous avons la capacité de faire face à ce défi en forgeant des partenariats solides entre les secteurs de la santé humaine, animale, végétale et environnementale. Cela nécessite la mise en œuvre des plans d’action nationaux incluant toutes les parties prenantes, ainsi que des campagnes de sensibilisation pour informer le public et les professionnels de la santé des dangers liés à la Ram », a-t-elle déclaré.


Elle a ainsi rappelé l’importance de l’approche One Health, instaurée au début de l’année 2000. «Cette approche est mise en avant comme une solution clé pour une meilleure coordination entre la santé humaine, animale et environnementale. Cette collaboration permet le partage permanent entre les différents secteurs, en mettant l’accent sur l’importance de ces synergies dans la lutte contre les maladies émergentes et à risque pandémique», a-t-elle expliqué. Insistant sur les conséquences de la Ram, notamment pour les pays à faible revenu en Afrique, Nkurunziza Triphonie a précisé que, selon les données actuelles de l’Oms pour la région africaine, d’ici 2050, la résistance aux antimicrobiens pourrait entraîner une perte de 11% de la production animale et un recul de 5% du Pib, mettant en danger des millions de moyens de subsistance.


Face à cette situation préoccupante, le public a souligné la nécessité d’élaborer un plan et veiller à la mise en œuvre de stratégies complètes et multisectorielles pour atténuer les conséquences sanitaires et économiques des pathogènes résistants. Remerciant l’Oms pour son engagement dans cette lutte, l’inspecteur général de la Santé, Ridhoine Mohamed, a mis en avant l’importance d’adopter des stratégies coordonnées «pour renforcer la surveillance, encadrer l’usage des antimicrobiens». «Nous devons également encourager la recherche scientifique et sensibiliser aussi bien les professionnels de santé que la population aux bonnes pratiques de prescription et de consommation des antibiotiques», a-t-il proposé.
Il faut noter que 47 États membres de l’Oms Afrique, y compris l’Union des Comores, ont élaboré un plan d’actions national (Pan) pour contrer la résistance aux antimicrobiens dans le cadre de l’approche «Une seule santé (One Health)». À ce jour, 36 de ces plans ont reçu l’approbation des autorités nationales, y compris celui des Comores.

Mairat Ibrahim, stagiaire


L’inspecteur général de la Santé a souligné pareillement que l’usage inapproprié des antibiotiques, l’automédication, le manque de contrôle dans la prescription et la vente de ces médicaments, ainsi que des pratiques sanitaires parfois insuffisamment encadrées, compromettent l’efficacité des traitements médicaux. «Toutes ces failles alourdissent, selon lui, le fardeau des maladies infectieuses et mettent en péril les progrès que nous avons accomplis en matière de santé publique», a-t-il mentionné.

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