Les autorités de santé ont tenu, hier mercredi 24 avril, une réunion avec les autorités politiques, religieuses, les forces de sécurité et de défense de Ngazidja à l’hôtel le Retaj. Cette réunion avait pour objectif, selon la ministre de la Santé, Loub Yacout Attoumane, d’impliquer les chefs religieux, les notables et préfets dans la lutte contre l’épidémie de choléra en cours dans le pays, surtout après avoir constaté que les décès enregistrés sont dans leur majorité communautaires. «C’est pour cela qu’on a tiré les résolutions prises aux temps Covid19, en impliquant toutes les parties concernées, surtout les ulémas, afin de consacrer les prêches sur les mesures d’hygiène, devant aboutir à lutter contre cette maladie», a soutenu le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Aboubacar Said Anli.
Ce dernier a exprimé l’inquiétude du ministère de la Santé face à cette épidémie qui ne fait que multiplier des victimes, et a regretté le fait qu’ils n’ont pu entamer aucun de leurs projets en raison de son identification dans le pays. Au cours de la brève présentation qu’il a faite sur la chronologie des épidémies de choléra dans le pays, l’on a appris que pendant la première vague de 1978-1979, le pays avait enregistré 2680 cas et déploré 239 décès. En la deuxième vague de 1998-1999, 8450 cas enregistrés avec 110 décès. Entre 2000-2001, 3523 cas positifs étaient enregistrés et 95 décès. Pour l’épisode de 2002-2003, le pays a fait un bilan de 1623 cas actifs dont 46 décès. Le récent épisode de 2007-2008 a fait état de 1559 cas dont 29 décès en onze mois de l’épidémie. L’inquiétude est donc de taille au niveau du ministère de la Santé qui a enregistré en deux mois, 2516 cas actifs dont 58 décès.
Impliquer les autorités locales
Suite à cela, le délégué à la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, a exhorté les autorités locales et religieuses présentes à sensibiliser les communautés de diminuer les activités devant rassembler plus d’une dizaine de personnes, et surtout à éviter le partage des repas lors des festivités de grand mariage. Il a proposé pour cela de remplacer les repas festifs par de l’argent qui sera donné aux différentes délégations, espérant que cela puisse contribuer à faire diminuer les cas actifs dans les communautés, mais surtout les décès. «Sinon, si d’ici le 10 mai prochain, la situation ne s’estompe pas, on sera obligé de faire recours à des mesures bien plus stratégiques en stoppant les mariages, les divers rassemblements, voire-même la fermeture des mosquées», a-t-il prévenu.
Cette proposition a été bien accueillie par les chefs religieux, qui ont promis de faire de la sensibilisation sur les mesures d’hygiène, le message clé qui sera transmis pendant les différents prêches. Comme depuis l’identification du premier cas de choléra au mois de février dernier, le déni de la maladie sur l’ensemble du territoire national favorise, selon les autorités de santé, la complication de la situation. A ce propos, le délégué à la Défense a annoncé que les forces de sécurité et de défense vont tenir des caravanes de sensibilisation dans le pays.
Autres problématiques posées, le très faible accès à l’eau potable par les communautés. Là-dessus, Youssouf Mohamed Ali a fait savoir qu’ils ont discuté avec la direction de la Sonede afin qu’elle distribue l’eau dans les communautés régulièrement. Il reste donc à voir si la Sonede en sera capable.