Le ministère de la Santé en partenariat avec l’Ong Santé Diabétique, a organisé une journée scientifique ce mardi 9 décembre, à l’Ecole de médecine et de santé publique (Emsp). Cette journée était axée sur les préventions, facteurs de risque et complications du diabète, très précisément sur la grossesse et le pied diabétique, animé par des médecins généralistes, gynécologues, pédiatres, diabétologues, sage-femmes, en présence des étudiants de ce site universitaire et des représentants chargés des soins du diabète.
Dans son introduction, la diabétologue au Chri de Hombo, docteur Nousrati Ben Allaoui, a fait savoir que cette journée ouvre le cœur des gens surtout au niveau du diabète. Elle présentera ainsi les facteurs et les risques de diabète liés à la grossesse et les complications qui peuvent survenir aux personnes déjà atteintes de cette maladie, surtout au niveau de la jambe. «On a constaté que majoritairement des femmes enceintes sont déjà atteintes de diabète gestationnel», a-t-elle indiqué précisant que selon ses études, «15% des femmes depuis 2023 ont le diabète gestationnel pendant la grossesse». Elle regrette toutefois le fait que certaines femmes ignorent leur statut et pendant l’accouchement, des complications peuvent commencer.
«Pourtant, si la mère avait contrôlé avant ou pendant la grossesse, on pourrait trouver le moyen d’éviter ces problèmes», a-t-elle expliqué. «Nous avons trouvé que 17% de nos gestantes étaient dépistées au cours du premier trimestre. 44%, au cours du deuxième trimestre et 38,41%, au cours de troisième trimestre. Ce qui fait que la majorité des femmes de nos gestantes avaient une pression artérielle normale», a-t-elle fait part, soulignant que 45,57% ont des antécédents familiaux de diabète, et qu’en 2021 aux Comores, il y a eu, selon la fédération internationale du diabète, 11,7% de cas.
Promouvoir le dépistage précoce
Pour sa part, docteur Rahia M’madi, gynécologue, a axé sa présentation sur les défis liés aux malades, notamment sur un aspect financier. «Nous rencontrons plusieurs défis au niveau de l’hôpital. D’abord, ceux liés à la capacité du diagnostic», souligne-t-il, mettant en avant le manque de certains équipements ou de certains réactifs nécessaires pour faire le dépistage par rapport aux intrants dans la prise en charge des cas et les insulines. Elle déplore le fait que certaines femmes, n’arrivent même pas à acheter les médicaments prescrits.
Elle a dénoncé le fait que certaines femmes ne font pas de consultations prénatales, lesquelles permettraient d’identifier très tôt cette maladie. La gynécologue a surtout précisé que «le diabète gestationnel n’est pas une maladie simple». Elle a exhorté le gouvernement, représenté à l’occasion par le ministère de la Santé, de favoriser la mise en œuvre rapide de l’Assurance maladie généralisée «afin de faciliter la prise en charge et qui allégera les frais»
La présentation du docteur Zoubeir Boinaid, pédiatre exerçant à l’hôpital El-Maarouf, était axée sur les défis que sont confrontés les nouveaux nés. «En 2021, 20 millions de naissance vivaient avec le diabète gestationnel (dans le monde, ndlr), soit 16,7%, associé au diabète maternel», avant de mentionner que le diabète gestationnel est associé à des complications maternelles, provoqués par des antécédents néonataux à court terme.Selon lui, le diabète gestationnel peut provoquer des complications telles que la macrosomie, syndrome de détresse respiratoire, l’hypo-glycémie, un poids élevé par rapport à l’âge, un accouchement prématuré, un risque d’hospitalisation, entre autres. Il peut aussi augmenter, selon le pédiatre, une maladie métabolique.
