Une délégation du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) conduite par la nouvelle coordinatrice dudit programme, Dawiat Mohamed, composée de trois spécialistes chinois, du responsable national de la Prise en charge du paludisme et assistant technique du programme d’élimination du paludisme dans le pays s’est rendue à Mwali la semaine dernière. Au lendemain de son arrivée sur l’île, la mission s’est entretenue, dans le district sanitaire de Fomboni, avec les responsables insulaires concernées par la lutte contre le paludisme. Elle a fait un inventaire sur l’état des capacités des moyens de lutte contre la maladie notamment pour ce qui est des équipements, des moyens roulants et des stocks de médicaments antipaludiques.
Elle a également identifié les difficultés «pour pouvoir mieux réorienter les actions de lutte contre l’épidémie. Pour la nouvelle coordinatrice du Pnlp, «cette première mission est l’occasion de prendre contact avec les responsables insulaires afin de travailler ensemble pour contrecarrer cette menace sanitaire qui a déjà fait un décès depuis son retour dans l’île». Selon le responsable national de la prise en charge du paludisme et assistant technique du programme chinois, ces techniciens sont venus partager l’expérience de la Chine en matière d’élimination du paludisme en utilisant la stratégie 1-3-7 pour la surveillance du palu. «C’est une reprise des recommandations en Chine qui consiste à faire une notification des cas du palu dans un délai d’une journée, suivie d’une investigation de ces cas dans les trois prochains jours et enfin des enquêtes des foyers dans les 7 prochains jours», a-t-il expliqué.
Diagnostiquer, prévenir et lutter…
Ici, l’idée est de déclarer tout cas suspect de paludisme dans le centre de santé local afin de procéder au traitement adéquat selon la politique nationale, et en même temps, effectuer des classifications préliminaires. Dans les trois prochains jours, l’équipe d’investigation doit conclure s’il s’agit des cas importés ou bien enregistrés localement (complément des enquêtes sur le cas index et détection des autres cas dans le ménage). Enfin, «elle fera des investigations entomologiques, écologiques dans les foyers y compris la détection étendue du cas pour faire une évaluation du lieu d’intervention». En effet, la situation épidémiologique fait état de 144 cas enregistrés à Mwali, 275 à Ndzuani et 25 095 à Ngazidja, soit un total de 25514 individus, de janvier 2025 à juin. A Mwali, la majorité des cas recensés proviennent du district de Fomboni. A Ndzuani, les cas proviennent des districts sanitaires de Mutsamudu, Domoni et Mremani.
Et à Ngazidja, ce sont les districts de Hamahame-Mboinku, Mitsamihuli-Mbude et Bambao qui sont concernés. «A Ngazidja, au moins une personne est diagnostiquée du paludisme dans les 228 localités qui composent l’île contrairement aux autres îles qui présentent une situation stable», confirme une source sanitaire. Selon elle, plusieurs perspectives sont envisagées afin d’éradiquer cette maladie dans le pays. Il s’agit notamment de «mettre en place des comités sur l’élimination et de coordination des activités, mais aussi des essais cliniques et un mécanisme de mobilisation de fonds domestiques pour l’élimination du paludisme et la pérennisation des acquis».
