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Lutte contre le paludisme I Le traitement de masse se heurte toujours à des sceptiques

Lutte contre le paludisme I Le traitement de masse se heurte toujours à des sceptiques

Santé | -   Said Toihir

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Depuis le mois d’octobre, le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), avec l’appui du gouvernement chinois et d’autres partenaires, mène une vaste campagne de traitement de masse contre le paludisme à Ngazidja. L’objectif est clair : réduire drastiquement la présence du paludisme sur l’île. Mais si la majorité de la population adhère à cette initiative, certains citoyens demeurent sceptiques. À Moroni, par exemple, quelques habitants refusent de prendre le médicament proposé par les agents de santé. C’est le cas de Youssouf Abdou, qui affirme ne pas être convaincu de son efficacité. «Je n’ai aucune raison de prendre ce médicament alors que je ne suis pas malade. D’autant plus que ça ne me protège pas contre une nouvelle attaque», pense-t-il.


Une position que Kamal Saïd Abdallah, responsable de la prise en charge du paludisme, rejette fermement. Selon lui, le médicament utilisé a déjà fait ses preuves. «Il est important de savoir que si tu refuses de prendre ce médicament, tu cours de gros risques. D’abord, si tu es porteur de la maladie, tu risques de contaminer ton voisin. Ensuite, si tu tombes malade, le traitement sera plus compliqué et plus coûteux», prévient-il. Le responsable rappelle également que dans les 24 localités de Ngazidja concernées par le traitement de masse, l’opération se déroule sans incident. Les équipes de santé sont actuellement à pied d’œuvre à Moroni Nord, où elles poursuivent les distributions.


Concernant les effets secondaires signalés, tels que la diarrhée ou les vomissements, Kamal Saïd Abdallah assure qu’une prise en charge gratuite est assurée dans tous les centres hospitaliers. Il précise aussi que trois catégories de personnes sont exemptées de la prise du médicament à savoir les femmes enceintes de moins de trois mois, les enfants de moins de trois mois et les personnes gravement malades, entre la vie et la mort.

En revanche, les personnes diabétiques ou hypertendues peuvent suivre le traitement sans risque, sous surveillance médicale. Alors que la campagne se poursuit, le défi reste de convaincre les plus réticents à participer pleinement à cet effort collectif pour éradiquer le paludisme à Ngazidja, un objectif que les autorités sanitaires jugent à portée de main si la mobilisation reste générale.

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