La Journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée comme à l’accoutumée partout dans le monde le 25 avril, a été reportée aux Comores en raison d’un dérèglement d’agenda. Toutefois, à cette occasion, le Programme de lutte contre le paludisme aux Comores (Pnlp) a organisé une journée de dépistage de masse dans la localité de Dembeni, hier jeudi 25 avril 2024, suivie d’une visite guidée pour les médias et la presse à la maison de prévention.
Les chefs de service ont ainsi pu démontrer l’importance de chaque domaine dans la lutte contre le paludisme aux Comores. La coordinatrice du programme a saisi cette opportunité pour sensibiliser davantage la population, notamment ceux qui ne suivent pas leur stratégie de lutte, comme les villages qui refusent la pulvérisation intra-domicile, rejettent les moustiquaires imprégnées sous prétexte qu’elles dégagent une «mauvaise odeur», ou encore ceux qui ne prennent pas les médicaments distribués comme recommandé.
Elle a également fait savoir que pour éliminer le paludisme, il est nécessaire de mener les mêmes actions dans tous les ménages, et que si l’un refuse la pulvérisation ou les autres mesures, les efforts seront vains. «Notre politique consiste à nous rapprocher de la population pour faciliter le dépistage et faire participer tout le monde à la stratégie de lutte contre le paludisme. Nous estimons également que la collaboration des médias et de la presse est indispensable pour remporter ce combat», a-t-elle ajouté.
Prise en charge gratuite
Le responsable national de la prise en charge, Kamal Said Abdallah, a indiqué que ce volet se compose de deux parties : le diagnostic et le traitement. Un nouveau protocole national de traitement a été élaboré afin de garantir que toute personne travaillant dans une structure de santé soit bien informée sur le paludisme. Il a également souligné que les Comores font partie des pays africains ayant la chance d’éliminer le paludisme d’ici 2030. «Nous avons deux responsabilités majeures : diagnostiquer et prendre en charge gratuitement les patients. Nous devons également nous assurer que la personne prend les médicaments et guérit», a-t-il soutenu.
Le chef du service de lutte anti-vectorielle, Ali Toilibou, a expliqué que le service vise à étudier comment les agents vecteurs se reproduisent, se dupliquent et surtout comment ils transmettent la maladie. Selon lui, deux stratégies sont reconnues par l’Organisation mondiale de la santé : la pulvérisation intra-domiciliaire et l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides.Malheureusement, la population, surtout à Ngazidja, n’adhère pas pleinement à ces stratégies de lutte, ce qui contribue à la persistance du paludisme aux Comores.