La lutte contre le paludisme connaît un nouveau tournant. Vendredi 10 octobre, la campagne de traitement de masse pour l’élimination de la maladie a été officiellement lancée à Bangwa, dans la région de Hambuu, en présence du gouverneur de l’île autonome de Ngazidja, de la ministre du Genre et de l’Information, porte-parole du gouvernement, et de l’ambassadeur de Chine. Ceci est le début d’une vaste opération de sensibilisation et de mobilisation communautaire pour éradiquer définitivement le paludisme du territoire national.Huit régions, regroupant vingt-quatre villages, sont concernées par cette phase de sensibilisation villageoise. L’objectif est d’inciter les habitants à participer activement à la campagne et à suivre rigoureusement le traitement préventif proposé. Après un premier partenariat fructueux entre les Comores et la Chine, le pays avait enregistré une forte baisse des cas sur les îles de Ndzuani et Mwali.
La qualité des médicaments distribués
En revanche, Ngazidja continue de concentrer la majorité des cas positifs. Depuis le début de l’année 2024, environ 30 000 infections y ont été recensées, un chiffre jugé alarmant par les autorités sanitaires.L’ambassadeur de Chine, Huang Zheng, a tenu à rassurer la population sur la qualité des médicaments distribués. «Les produits ont été vérifiés et certifiés», a-t-il assuré, avant d’évoquer l’expérience de son pays. «En 1940, la Chine a connu une situation dramatique à cause du paludisme. Mais après la généralisation du traitement, nous avons enregistré une chute spectaculaire de la mortalité. Veuillez respecter le calendrier de prise des médicaments», a-t-il dit.De son côté, le gouverneur de Ngazidja, Ibrahim Mze, a rappelé que la maladie restait bien présente sur l’île. Il a déploré le manque d’implication d’une partie de la population dans les campagnes précédentes. «Soit nous ne faisons pas assez d’efforts, soit nous ne prenons pas le médicament. Prenons-le, car c’est nous contre le paludisme, et non le paludisme contre nous», a-t-il déclaré, avant d’inviter l’assistance à faire confiance aux autorités sanitaires.
Le ministre de la Santé, Ahamadi Sidi Nahouda, a lui aussi insisté sur l’importance de cette mobilisation. «Le nombre de cas est préoccupant. La prise de la primaquine reste l’un des moyens les plus efficaces pour combattre cette maladie», a-t-il affirmé. La coordinatrice du projet, Dawiat Mohamed, a pour sa part déploré le manque de discipline de certains ménages. «Beaucoup ne prennent pas le médicament convenablement et ne dorment pas sous moustiquaire non plus», a-t-elle regretté. Elle a ensuite appelé chacun à «s’engager dans cette lutte collective pour protéger les familles et bâtir un avenir sans paludisme aux Comores».
Toimayat H. Ali