L’Association Ebony Magic a ouvert son antenne aux Comores et se veut être en première ligne dans la lutte contre l’endométriose dans le pays. L’équipe Ebony Magic Girl a fait son entrée ce mardi 8 mars à l’occasion de la célébration de la journée de la femme au stade de Maluzini.Sous une tente et une grande banderole marquée “lutte contre l’endométriose”, un groupe de femmes affichent un seul objectif commun : “lutter contre l’endométriose en Union des Comores” avec l’idée de “venir en aide à toutes ces femmes qui sont dans le besoin”. L’objectif est de “sensibiliser la population sur la maladie de l’endométriose afin de lever les tabous”, indique docteur Marie-Anne Nadhifou, secrétaire de l’antenne aux Comores.
Selon les membres de l’association, rien que dans la matinée du 8 mars, plus d’une trentaine de femmes présentes à la cérémonie se sont présentées devant leur stand en quête d’informations. Certaines femmes, toutes ébahies, ont fait montre d’un soulagement. “Une jeune fille était toute contente de l’idée. Elle nous a fait part des problèmes rencontrés à cause des ces règles douloureuses. Et jamais personne ne s’est donnée le temps de se mettre à sa place. Aujourd’hui, elle voit en cette association comme une occasion d’apprendre comment en finir avec les règles douloureuses”, explique Marie-Anne Nadhifou.
Une présence effective dans l’archipel
L’association est présente dans certains pays d’Afrique. Elle s’installe aux Comores et compte mettre en place des antennes à Ndzuani, Mwali et à Mayotte afin d’élargir son champ d’activités. Les responsables visent la sensibilisation et l’information sur la santé de la femme et particulièrement “l’endométriose”. Pour eux, la prévention de la maladie passe d’abord par une campagne de sensibilisation à l’endroit des victimes. L’endométriose est une maladie taboue aux Comores. On ne retrouve pas de données faute d’un programme spécifique. La maladie n’est pas “diagnostiquée”, obligeant celles qui la vivent à se murer dans le silence.
L’association Ebony Magic Girl fait un constat selon lequel “si 10% des femmes sont touchées en Europe, on estime que 25 à 30% de femmes sont touchées par l’endométriose en Afrique. Le manque de connaissances et les tabous entourant la maladie rendent d’autant plus difficile l’estimation réelle de la maladie sur le continent”.
Pour rappel, l’endométriose est une maladie gynécologique qui touche 1 à 2 femmes sur 10, selon des données officielles. Elle est liée à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Plusieurs organes peuvent être touchés. Al-Watwan reviendra sur des témoignages de femmes comoriennes et un médecin gynécologue qui tirent la sonnette d’alarme sur cette maladie.