En janvier dernier, alors que le Cameroun annonçait avoir opté pour un vaccin antipaludique, la ministre de la Santé, Loub Yacout Zaidou, avait déclaré que les Comores renforceront plutôt la stratégie nationale de lutte contre cette maladie. Interrogée hier mardi 19 mars sur la nouvelle stratégie à adopter pour encourager les habitants de Ngazidja à participer au traitement de masse, la coordinatrice du Projet national de lutte contre le paludisme (Pnlp), le docteur Hadjira Abdullatif, a affirmé : «Nous devons intensifier la sensibilisation de la population avec le soutien des médias.» Elle a cependant souligné : «Notre principal partenaire, le Fonds mondial, subventionne la communication et la sensibilisation à un montant assez limité.»
Le docteur Hadjira Abdullatif a précisé que le travail de sensibilisation crucial se concentre à Ngazidja, où des cas persistent malgré toutes les stratégies de riposte mises en place. La coordinatrice nationale du Pnlp a rappelé qu’aucun cas autochtone n’a été enregistré à Ndzuani et à Mwali depuis plus d’une décennie. «Tous ces cas proviennent de Ngazidja, où certaines localités ne participent ni au traitement de masse, ni à la pulvérisation intra domiciliaire, ni même à l’utilisation de moustiquaires imprégnées», a-t-elle fait savoir.
Il convient de noter que les efforts déployés dans cette lutte sont réalisés en collaboration avec la République populaire de Chine, par le biais de l’équipe médicale de l’Université de médecine chinoise de Guangzhou. Lors d’une conférence de presse animée par l’équipe chinoise en janvier dernier, le docteur Deng Changshen a évoqué la nécessité de former des agents pour renforcer la lutte, ainsi que la mise en place d’un système de surveillance. Selon lui, pour que cette campagne soit un succès, il est impératif d’impliquer toute la population, en particulier dans la surveillance des symptômes. «En cas de fièvre, de toux, de maux de tête ou de fatigue, consultez un professionnel de la santé dès que possible et n’oubliez pas de vous faire dépister», a recommandé le docteur Deng Changshen. Des campagnes de pulvérisation intra domiciliaire sont lancées à Ngazidja depuis quelque temps et des interventions urgentes sont en cours dans diverses localités et quartiers.