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Maladie de l’Endométriose I Le docteur Abdou Chakour Ahamed interpelle le grand public

Maladie de l’Endométriose I Le docteur Abdou Chakour Ahamed interpelle le grand public

Santé | -   Nourina Abdoul-Djabar

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À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, couplée avec la journée mondiale de l’endométriose, Al-watwan poursuit sa série d’articles sur cette malasie. Un médecin, gynécologue qui exerce aux Comores depuis plusieurs années, Dr Abdou Chakour Ahamed tire la sonnette d’alarme.

 

“Cette maladie doit être prise au sérieux parce qu’elle existe chez nous”. Assis sur une chaise dans son cabinet médical, situé à Moroni (Petite Coulée), le docteur Abdou Chakour Ahamed se montre inquiet du niveau de progression de la maladie d’endométriose dans le pays. “C’est une maladie terrible”, s’alarme-t-il.La rencontre avec le médecin a eu lieu au lendemain de la célébration de la journée des droits des femmes. L’association qui lutte contre cette affection en a profité pour sensibiliser les femmes sur cette maladie qui bouleverse constament la vie des millions de femmes à travers le monde. Le docteur Abdou Chakour est revenu d’abord sur les différents types d’endométriose, les symptômes, les femmes comoriennes touchées par cette maladie, les difficultés et les conséquences ainsi que le soutien des proches, plus particulièrement celui du mari.


Selon le gynécologue, “l’endométriose est une maladie gynécologique chronique caractérisée par des mycoses utérines en dehors de l’utérus. Une prolifération de l’endomètre dans des endroits anormaux. Ces mycoses sont cycliques et sont réactives par les changements hormonaux de la femme”.Le médecin précise les types de lésions  à savoir “les lésions superficielles, péritonéales, les lésions kystiques des ovaires, les lésions profondes, sub-péritonéales”. Celles-ci génèrent différentes sortes de douleurs “telles que, douleurs pelviennes chroniques, les douleurs pendant les règles, pendant la rencontre entre un homme et une femme (dyspareunie profonde) et des douleurs chroniques, entre autres. Cependant, “elles peuvent être également être silencieuses durant plusieurs années”.

Pas de chiffres aux Comores

Aux Comores, aucun chiffre n’a été établi. “C’est difficile de donner un chiffre sur une maladie qui n’est jusqu’à lors pas diagnostiquée dans le pays. Aucune étude n’a été faite sur ce sujet comme d’autres maladies plus grave”, admet le docteur Abdou Chakour Ahamed. “C’est un grand problème de santé publique en France qui a occasionné un programme de lutte contre l’endométriose. Chez nous, elle n’est même pas diagnostiquée. Cette maladie doit être prise au sérieux parce elle existe chez nous”, a-t-il encore répété.Le gynécologue dit pouvoir en déduire des éléments de la maladie en fonction des signes des patientes et recommande l’Irm (Imagerie par résonnance magnétique) et ceux qui en ont les moyens de se rendre à l’étranger pour des examens plus approfondis. Un tiers de mes patients présente des douleurs pelviennes et d’autres symptômes. En tant que médecin, je ne peux pas le déterminer sans diagnostic. Mais tous les symptômes se présentent voire des problèmes de fertilités liés”, souligne le médecin.

Les difficultés et les conséquences

Pour Dr Abdou Chakour, l’endométriose est considérée comme l’une des principales causes de stérilité. Ce problème dure plus longtemps a cause de l’errance médicale qui prend 7 à 8 ans et demi pour poser le diagnostic. “C’est une pathologie très difficile à traiter”, précise-t-il. “Certaines femmes se sentent obligeé de précipiter la ménopause à cause des douleurs. Il est temps de considérer l’endométriose comme le handicap d’une femme et de toute une famille.

Je le redis et il faut le mentionner, c’est très grave”, résume le docteur Abdou Chakour Ahamed non sans interpeller les pouvoirs publics à se mobiliser contre cette maladie.
J’ai plusieurs cas de femmes qui souffrent de stérilité que je traite, je leurs recommande de faire l’Irm Aux Comores, ces femmes n’ont pas d’évacuation garantie, elles sont livrées a elles même. “Malheureusement, elles doivent s’évacuer avec leurs propres moyens”, ajoute le médecin. “Ces femmes méritent tout le soutien possible, soyez attentifs avec elles et soutenez-les dans ce long combat”, a-t-il conclu.

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