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Maladies cardiovasculaires I Des pathologies difficiles à prendre en charge à Ndzuani

Maladies cardiovasculaires I Des pathologies difficiles à prendre en charge à Ndzuani

Santé | -   Ahmed Zaidou

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Au centre hospitalier de Hombo, le courage des agents ne suffit pas à répondre aux besoins immenses de prise en charge des patients atteints des maladies cardiovasculaires qui augmentent d’année en année. Le tabagisme, le stress, la mauvaise alimentation et le manque d’activités physiques sont considérés comme les principales causes de maladies cardiovasculaires (Mcv). Ces derniers regroupent les pathologies qui touchent le cœur et l’ensemble des vaisseaux sanguins. Ils sont la cause de nombreuses maladies. L’insuffisance cardiaque ou encore les accidents vasculaires cérébraux (Avc) sont les plus connus aux Comores.

 

Le Centre hospitalier de référence insulaire (Chri) de Hombo a enregistré respectivement, «21 cas et 64 cas d’Avc en 2021 et 2022». Qu’en est-il aujourd’hui de la prise en charge des maladies cardiovasculaires ? Le cardiologue Said Nourdine Samidine est revenu sur «les progrès réalisés» aussi bien dans l’organisation de la prise en charge, que dans les infrastructures. Mais aussi sur difficultés rencontrées au Chir de Hombo.

Des astuces pour prévenir ces maladies

Le médecin a d’abord voulu apporter des clarifications sur l’origine et les différents types de ces maladies émergentes. «Il faut déjà comprendre ce que sont les maladies cardiovasculaires. Ce sont des plaques de graisse qui s’accumulent dans les vaisseaux sanguins reliant le cerveau et le cœur. Y a beaucoup de facteurs qui participent à la création des Mcv comme l’hérédité, pour la plupart. Ceux qui ont des liens de parenté avec un porteur de pathologie cardiovasculaire sont très exposés. Ceux qui font plus attention à leur santé peuvent lutter pour ne pas les attraper. Il faut savoir qu’il y a deux types d’Avc. L’Avc ischémique et l’Avc hémorragique.

 

Les deux ont des traitements totalement opposés Le médecin conseille plusieurs astuces pour prévenir ces maladies. «La première des choses à faire, c’est de connaître son statut par rapport à sa famille. Si une personne sait que dans sa famille, une personne souffre de cette pathologie, il est plus susceptible de faire plus attention. Il faut ensuite faire une activité physique régulière. Il est recommandé de faire 30 min de marche minimum par jour. Il faut aussi réguler son régime alimentaire. Encore plus quand on prend de l’âge parce que plus on grandit plus on est proche de ces pathologies. À partir d’un certain âge, il faut que la personne revoie son alimentation surtout le sel, éviter la sédentarité, arrêter le tabac et éviter le stress», dit-il.

Manque de scanner au Chri de Hombo

Le spécialiste reconnaît «une nette amélioration» des moyens de prise en charge bien qu’il évoque de nombreuses difficultés. L’hôpital manque d’un service d’imagerie médicale. Le service élémentaire de prise en charge des Avc se trouve à l’hôpital de l’Amitié Comores-Chine (Hacc) de Bambao M’tsanga. «Le trajet de l’ambulance, du Chri de Hombo à l’Hacc est facturé 25.000 francs et le scanner à son tour à 60.000 francs», selon les informations fournies par des responsables du Chri de Hombo.


On apprend que le nombre d’agents a augmenté mais les outils font toujours défaut. «Le service de cardiologie est passé de 1 à 3 cardiologues, de 2021 à 2022. Nous avons une équipe composée d’un neurologue, un réanimateur et un service de kinésithérapie. Au niveau infrastructures, nous avons vraiment un grand souci. Notre plateau technique n’est pas très adapté. Il manque tellement de choses. C’est la prise en charge des accidents cardio-vasculaires (Avc) qui nous cause un réel problème. Sur ce cas l’imagerie médicale est primordiale surtout l’imagerie cérébrale qui est constituée de l’Irm cérébrale et du scanner cérébral. C’est l’hôpital de Bambao-Mtsanga qui dispose d’un scanner. C’est encore là le problème plus de 95 % des Avc enregistré dans l’île sont pris en charge au Chri», prévient ce même cardiologue.


Les responsables du centre essaient tant bien que mal de limiter les coûts des patients, reconnaissant toutefois que l’absence de matériels complique le travail des agents.«Le coût du déplacement en ambulance et celui du scanner sont abordables suite aux efforts des deux directions générales des hôpitaux. En plus, ce service est disponible h24 à notre demande. Nous ne pouvons pas évoluer en matière de prise en charge des Avc sans le scanner. C’est vraiment très compliqué de faire un diagnostic d’un Avc sans scanner», ajoute Said Nourdine Samidine. «Nous sommes prêts à prendre en charge des patients, mais nous sommes bloqués faute de scanner et parfois on ne peut pas déplacer le patient. Et tout ça bien que nos ambulances soient bien équipées», se désole le médecin.

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